Une spécialiste de San dirige un projet inédit en Australie

Le professeur Gordon Wallace et la professeure associée Payal Mukherjee montrent des oreilles reconstruites. [Crédit : Adventist Record]

South Pacific Division

Une spécialiste de San dirige un projet inédit en Australie

Un spécialiste de l'hôpital adventiste de Sydney (« San ») dirige un projet utilisant la technologie de l'impression 3D pour aider les enfants souffrant de déformations de l'oreille.

Ce projet innovant, baptisé NEW EARS (iNtegrated nEtWorks for Ear Additive Reconstructive Science), est une première australienne en matière de reconstruction hybride de l'oreille par bio-impression, réalisée en intégrant la science de l'impression 3D, la biologie cellulaire et l'ingénierie des matériaux. Le projet est en final pour les prix Eureka des musées australiens [Australian Museum Eureka Awards] de cette année, les prix scientifiques nationaux les plus étendus du pays.

NEW EARS s'attaque à une voie chirurgicale auparavant difficile pour les enfants souffrant d'une déformation de l'oreille, connue sous le nom de microtie.

La professeure associée Payal Mukherjee, spécialiste de l'oreille, du nez et de la gorge à San, qui dirige le projet avec le professeur Gordon Wallace de l'université de Wollongong, a déclaré que les déformations de l'oreille peuvent ralentir considérablement le développement de l'enfant en compromettant l'acquisition du langage. En outre, les déformations de l'oreille peuvent entraîner des harcèlements et des dommages psychosociaux.

« Un enfant atteint de microtie devrait idéalement avoir sa chirurgie de réhabilitation auditive planifiée à l'âge de quatre ou cinq ans, mais la réhabilitation auditive et la reconstruction de l'oreille sont rarement coordonnées, car la reconstruction de l'oreille est souvent retardée jusqu'à ce que l'oreille de l'enfant soit complètement développée, vers l'âge de dix ans », a expliqué la Dre Mukherjee. « Les enfants étant couramment soumis à des procédures chirurgicales répétées, beaucoup sont tellement traumatisés qu'au début de l'adolescence, ils commencent à rejeter les soins de santé, même si cela signifie vivre avec une surdité et des oreilles déformées et chroniquement infectées. »

La solution NEW EARS comprend principalement des recherches sur la régénération du cartilage des oreilles imprimées en 3D à l'aide d'une technologie appelée « bio-impression », un projet qui en est actuellement à la deuxième phase des essais sur les animaux. La forme de l'oreille est conçue de manière unique pour chaque enfant. La partie de l'étude consacrée à la recherche clinique et au déploiement en milieu hospitalier a été développée à San par la Dre Mukherjee et l'équipe de Wollongong, à l'aide du laboratoire de culture cellulaire de l'hôpital situé à l’institut de recherche australien.

L'équipe a également développé une oreille prothétique imprimée en 3D à l'aide de la technologie du silicone. Il s'agit d'une solution provisoire, peu coûteuse et plus tangible pour les patients subissant une chimioradiothérapie après une intervention chirurgicale. Avec Sophie Fleming, anaplastologue clinique de l'équipe NEW EARS, les chercheurs mènent un essai clinique sur ce dispositif.

« Tant pour la bio-oreille que pour la prothèse d'oreille en silicone, comme elles sont imprimées en 3D, l'âge n'est plus une restriction, ce qui signifie que les enfants atteints de microtie peuvent retrouver leur audition plus tôt », a expliqué la Dre Mukherjee.

« Les autres avantages sont la planification à distance et, surtout, l'accès pour les patients ruraux et éloignés. Les coûts sont réduits au minimum, tout comme le nombre de déplacements à la clinique, car la technologie et les services cliniques sont développés côte à côte dans ce projet. La prothèse d'oreille est une option très importante pour les patients qui se remettent d'une ablation morbide pour un cancer de la tête et du cou.

« Nous continuons d'innover dans l'efficacité de nos soins pour restaurer la structure et la fonction de l'oreille. Les solutions numériques nous permettent de prendre en charge des patients internationaux et interétatiques, ce que nous réinjectons dans la voie de la recherche afin d'améliorer les obstacles technologiques qui empêchent l'accès futur. »

La méthode d'impression 3D, qui utilise du cartilage et d'autres biomatériaux, est un domaine qui se développe rapidement, et le projet NEW EARS a réussi à surmonter le défi majeur que représente la reproduction de la structure complexe de l'oreille en 3D, unique à chaque patient. Il s'agit également d'une célébration de l'impact que peuvent avoir des équipes interdisciplinaires dotées de compétences diverses et issues de diverses institutions pour proposer des innovations axées sur le patient.