Entrevue : On a besoin de Missionnaires Volontaires

Entrevue : On a besoin de Missionnaires Volontaires

Numéros de division nord-américaine sont en baisse, mais Thomas dit NAD pouvez obtenir son dos gorge; la croissance des missions dans d'autres divisions

Des 13 divisions que compte la dénomination, la Division Nord-américaine de l’Eglise Adventiste du septième jour est toujours celle qui envoie le plus de missionnaires à l’étranger. Mais elle a enregistré une baisse au niveau du nombre de ses volontaires.

Pour la première fois l’année dernière, le nombre de volontaires venant de cette division était inférieur au nombre de volontaires venant des 12 divisions restantes. En 2008, L’Amérique du nord a envoyé 443 volontaires, ce qui représentait approximativement 59% du total de tous les volontaires envoyés par les 13 divisions. L’année dernière le nombre de volontaires envoyés par cette division a enregistré une baisse pour passer à 341, ce qui représente 48% du total combiné de tous les volontaires envoyés par les 13 divisions.

Cette tendance souligne le déclin graduel du nombre de missionnaires nord-américains  et la croissance des programmes missionnaires d’autres divisions telles l’Amérique du sud et le Pacifique sud.

Actuellement, on dénombre 1323 volontaires adventistes, servant dans 84 pays différents. En général, les volontaires passent un an ou deux à servir dans des écoles adventistes, des cliniques ou dans des avant-postes missionnaires du monde entier.

Thomas qui est âgé de 59 ans,  et qui occupe également le poste de secrétaire associé au QG de l’Eglise Mondiale Adventiste, essaye de faire circuler l’information qu’il peut envoyer des volontaires là où le besoin se fait sentir. Cette tactique aurait pour but d’attirer plus de volontaires.

A peine rentré d’un voyage de 26 jours sur le continent africain où il avait pour mission de vérifier les projets missionnaires et de promouvoir les programmes de volontaires, Thomas a rencontré ANN dans son bureau. Ce principal d’académie et ce missionnaire de longue date a discuté des tendances et des défis, et aussi du moyen qui permettrait à l’Amérique du nord de revoir le nombre de ses volontaires à la hausse. Voici quelques extraits de cette entrevue :

ANN : Quel genre de tendance avez-vous observé ?

John Thomas : Il y a un intérêt considérable concernant les volontaires qui viennent du centre de l’Amérique du sud, mais qui ne s’expriment pas en anglais. Il faut donc leur attribuer un site où l’on parle le portugais et ce genre d’endroit n’est pas légion dans le monde. Malheureusement, le Brésil est à prédominance portugaise. L’Argentine est bilingue,  et même une bonne partie de son système scolaire est basée sur l’espagnol et l’anglais. Le Brésil est enfermé dans le portugais, ce qui limite la capacité de sa nouvelle génération à s’intégrer dans le monde.

ANN : Pourquoi êtes-vous d’avis que les chiffres de l’Amérique du nord sont significatifs ?

Thomas : Ses volontaires ont de la valeur, parce qu’ils sont utiles. Ce que je veux dire, c’est qu’ils sont issus d’un système éducatif très diversifié. On leur enseigne une variété de sujets et de techniques, ce qui leur permet de s’adapter. Et en ce moment précis, le nombre de volontaires a été réduit de moitié. En 2004, l’Amérique du nord avait 471 volontaires. En 2011, elle en avait 341. Donc, les chiffres de l’Amérique du nord semblent décliner alors que les chiffres du reste du monde sont en hausse.

ANN : Alors que peut faire l’Eglise ?

Thomas : Plus de promotion. Si vous jetez un coup d’œil aux récents chiffres, vous constatez que l’Amérique du nord est passée de la barre des 400 pour descendre jusqu’à la barre des 200, ce qui indique que la division a impérativement besoin de faire une promotion vigoureuse de son programme de volontaires. Quand je vois et entends ce qui se fait dans d’autres divisions, particulièrement dans celles d’Amérique du sud et du Pacifique sud, où le programme des volontaires est mis en avant dans le réseau adventiste, je me dis qu’il y a du travail à faire en Amérique du nord.

ANN : Confession totale, j’étais un étudiant missionnaire en Micronésie. Au cours de l’orientation à Hawaï, il m’avait semblé que l’Université de Walla Walla (une université de Washington) était celle qui avait envoyé le plus de volontaires ? Quelle en était la raison ?

Thomas : Quelques campus ont développé leur propre réseau de soutien visant à éveiller l’intérêt pour la Mission Guam-Micronésie. Pas seulement Walla Walla, mais aussi Union (un collège dans le Nebraska) et Southern (université adventiste dans le Tennessee). Ils ont un personnel actif au sein de leur bureau d’aumônerie qui développe et qui encourage le volontariat. Et les chiffres sont éloquents !

ANN : Vous faites allusion à quels types de volontaires ?

Thomas : Beaucoup sont des étudiants de collèges. D’autres sont des adultes et quelquefois on peut même avoir des retraités. D’autres vont jusqu’à prolonger la durée de leur service. Mais là il n’est pas questions de missions à courts termes ou à long termes (5 ans) comme ceux d’employés inter-divisionnaires.

ANN : Où le besoin de volontaires se fait-il le plus sentir ?

Thomas : La Mission de Guam-Micronésie souhaiterait encore une quarantaine de personnes pour assurer le travail dans leur réseau d’écoles. On a enregistré quelques mauvaises expériences et même des tragédies comme le décès de Kirsten qui a été très médiatisé. Les volontaires qui se rendent là-bas ou ailleurs doivent se conformer au code de conduite de la mission ou de l’institution et cela réduira les risques qu’il ne leur arrive quelque malheur. Il y a un grand besoin de volontaires pouvant enseigner les techniques du métier d’infirmier, d’éducateurs, de comptables, de docteurs et d’informaticiens. Nous avons également besoin de trouver de nouveaux sites pouvant accueillir des volontaires ne parlant pas l’anglais. Quel que soit l’endroit au monde que je visite, j’encourage les dirigeants locaux de l’Eglise à mettre sur pied des sites pour volontaires. Cela ne veut pas dire que tous les postes seront pourvus mais plus il y a de sites mieux c’est. Il est intéressant de noter que les postes les plus faciles à pourvoir sont ceux qui sont dans des endroits où les conditions de vie sont difficiles. Prenez l’exemple de l’hôpital adventiste de Bere au Tchad en Afrique du nord, il fait chaud, il n’y pas de réseau d’internet, il n’y a rien !

ANN : Pourquoi les gens se portent-ils volontaires pour ce genre d’endroit ?

Thomas : Je crois que je n’ai toujours pas compris la raison qui les pousseà agir de la sorte. Peut-être sont-ils d’avis que c’est l’opportunité du service ultime. Et il y a un pourcentage élevé de ceux qui rentrent de mission, terminent le collège ou l’école professionnelle pour ensuite retourner dans le champ missionnaire.

ANN : L’autre jour, vous avez déclaré que sur la liste d’attente, il y avait surtout des jeunes femmes désirant servir. Quelle en est la raison ?

Thomas : Nous n’avons pas examiné la question en tant que telle, donc je ne peux qu’émettre des suppositions, mais je suis d’avis que plusieurs de ces jeunes femmes venant de pays développés, reconnaissent que le style de vie auquel elles sont habituées, peut se révéler à leur détriment, et elles ressentent le besoin d’aller dans un endroit où elles peuvent se libérer de ces choses et prendre en quelque sorte un nouveau départ. Je pense que les filles sont plus enclines à se mettre au service des nécessiteux et à chercher un sens à leurs vies. Les garçons quant à eux sont plus en quête d’aventures.

ANN : Quel genre de personne peut aspirer à devenir un étudiant missionnaire ou un volontaire d’outre-mer ?

Thomas : En réalité, quiconque a le désir de partir et la capacité de s’adapter peut devenir missionnaire. Il s'agit de toute personne qui est prête à prendre la décision d’en devenir un (missionnaire). Toute personne qui s’engage, s’en revient transformée. Allez sur notre site Adventistvolunteers.org et remplissez le formulaire d’application.