Dans le tout dernier pays à avoir vu le jour, mise en place prochainement d’un ministère à travers la radio

Adventist World Radio

Dans le tout dernier pays à avoir vu le jour, mise en place prochainement d’un ministère à travers la radio

Croissance des infrastructures de l’Eglise au Soudan du Sud, besoins

Ici, à Juba, les conteneurs d’expédition ne servent pas seulement à transporter de la marchandise, ils font également office de maisons et de bureaux. Même quelques complexes hôteliers sont construits à partir de ces grands conteneurs en fer.

Dans quelques mois, l’Eglise Adventiste du Septième Jour compte lancer un ministère radiophonique, qui émettra à partir d’un conteneur beige, récemment installé sur le terrain qui abrite les locaux officiels de ce champ. Ce ministère, qui est en cours de développement depuis 2006, à l’instigation d’un pasteur, a pour but de se mettre en contact avec une communauté, qu’il est impossible d’atteindre à travers les moyens traditionnels ; propos tenus par les officiels de l’Eglise.

« Nous nous sommes engagés à partager la parole de Dieu aux gens de cette communauté, » a déclaré Alumai Dominic, un membre laïque et président du comité chargé de la supervision du projet. « Car, sans ce moyen, le message ne pourra atteindre les personnes habitant hors de Juba. Nous serons en mesure d’atteindre d’autres communautés. »

Il y a quelques années de cela, le comité avait adressé une requête au gouvernement pour l’obtention d’une fréquence, et fut agréablement surpris d’en recevoir quatre. Le comité a baptisé leur fréquence-phare, 94.0 Salvation FM (Salut FM).

Ce ministère compte offrir des programmes sur l’évangile, la santé, la famille et les problèmes auxquels doivent faire face les jeunes. Les programmes seront diffusés dans les langues locales, notamment le bari, l’arabe juba, le dinka, le muro, le shiluk et le zende.

Ce projet fait partie des nombreux projets que l’Eglise locale compte mettre en chantier pour le développement à venir et pour le ministère.

Le développement est le mot d’ordre de ce tout dernier pays à avoir vu le jour, où l’indépendance nouvellement acquise pourrait conduire à une croissance plus que nécessaire au niveau des infrastructures et de l’industrie. La pauvreté est omniprésente et la plupart de ceux qui résident hors de la ville sont analphabètes.

Cette région qui faisait partie du sud du Soudan est devenue une nation à part entière, voilà un peu plus d’un an, après un référendum autorisant la sécession. Pendant des décennies, le sud et le nord ont mené une guerre civile à propos des fonds alloués pour le développement et la représentation au sein du gouvernement siégeant à Khartoum, la capitale, qui se trouve au nord du pays. Un accord de paix conclu en 2005, a donné lieu à une motion, qui a été voté avec 98% des voix se déclarant en faveur de l’indépendance du sud.

Le Soudan du Sud est un pays qui se développe rapidement, avec son lot de travailleurs étrangers qui arrive chaque jour. Plusieurs des habitants  affichent de l’optimisme quant à l’avenir du pays sous ce nouveau régime indépendant. Dans les restaurants de la ville, les patrons entament des conversations avec les visiteurs et leur font part de leur enthousiasme.

Le pasteur Fulgensio Okayo, maintenant à la retraite, avait pensé qu’il était nécessaire que le Soudan du Sud ait un ministère faisant usage de la radio pour atteindre les zones non accessibles par les moyens traditionnels. Les membres acceptèrent son idée et depuis 2006 contribuent pour le financement des équipements.
Le pasteur Fulgensio Okayo, maintenant à la retraite, avait pensé qu’il était nécessaire que le Soudan du Sud ait un ministère faisant usage de la radio pour atteindre les zones non accessibles par les moyens traditionnels. Les membres acceptèrent son idée et depuis 2006 contribuent pour le financement des équipements.

« Avant, nos chances étaient quasi nulles, mais à présent, nous sommes libres. Nous avons de l’argent, nous pouvons ouvrir des entreprises, » a déclaré Peter Guzulu, récemment, au cours d’un dîner. Il a ajouté qu’il avait vécu aux Etats-Unis pendant 10 ans et qu’il était revenu pour travailler au sein d’une ONG.

De grands panneaux publicitaires mettent en avant l’idée d’une nouvelle nation. Les compagnies de boissons invitent les consommateurs à savourer « le goût du progrès » et les compagnies d’équipements lourds, se sont déclarées, « Votre partenaire dans le développement du Soudan du Sud. » Même  les causes qui ont une infime connexion, capitalisent sur ce thème : « Nouveau pays, nouveau départ ! Faîtes un test de dépistage du HIV aujourd’hui! »

Cependant, il n’en demeure pas moins vrai, que la toute nouvelle nation a de grands obstacles à surmonter. Le Soudan du Sud compte une population de 10.8 millions d’habitants et un peu moins de 30% de cette population est lettrée.

Le manque d’infrastructure, comme par exemple, l’électricité, l’eau courante et les routes est intimidant. La plupart des véhicules sont des tout-terrains, indispensables pour négocier les routes cahoteuses, une fois hors de la ville. Cela peut prendre une heure pour que les pasteurs adventistes atteignent une église de district, située à seulement quelques kilomètres de distance. Plusieurs des pasteurs qui ne sont pas de la ville, marchent pendant 6 à 12 heures pour se rendre d’une église à une autre.

L’Eglise Adventiste agrandit les bâtiments se trouvant dans l’enceinte de leur complexe principal à Juba.  Ce complexe abrite le QG du champ missionnaire de Grand Equateur, une école primaire comptant environ 1000 élèves, une clinique, deux églises et le QG d’ADRA. Ce poste opérationnel d’ADRA est le plus important au monde, avec environ 700 employés, chiffre qui est appelé à être revu à la baisse pour passer à 400 avec la fin d’un projet d’envergure, a déclaré un officiel.

Le parent de ce champ, la Division Est/Centre Afrique compte construire et gérer un pensionnat qui  sera dans la durée plus rentable que d’envoyer à l’hôtel les visiteurs et les dirigeants d’église de passage.

D’autres plans qui sont prévus pour un avenir proche, sont notamment la construction de maisons pour les officiels de l’Eglise et des bureaux administratifs plus grand pour ce champ. Pour le moment, les employés de ce champ se contentent d’un espace restreint. Le service d’adoration du matin a lieu dans le bureau du président où l’espace est extrêmement réduit ce qui oblige certains de ceux qui viennent y assister à rester debout dans le couloir. L’intervenant se tient dans un angle du bureau afin que tous puissent le voir.

Les conteneurs d’expédition ont de multiples usages à Juba, au Soudan du Sud. Hormis le transport de marchandises, ils peuvent également faire office de maisons, de bureaux, abriter des entreprises ou comme on le voit sur la photo, de complexe hôtelier.
Les conteneurs d’expédition ont de multiples usages à Juba, au Soudan du Sud. Hormis le transport de marchandises, ils peuvent également faire office de maisons, de bureaux, abriter des entreprises ou comme on le voit sur la photo, de complexe hôtelier.

« Nous utilisons l’espace dont nous disposons et nous continuons d’avancer, » a déclaré le trésorier de ce champ, Philip Javaid, un pakistanais qui est titulaire d’une maîtrise en finance et dans les activités bancaires. « Il nous reste de nombreux défis à relever. Les aménités pour que le travail soit effectué sont limitées. Nous désignant l’ordinateur du président, il a déclaré : « Ce sont des portables personnels. Cela ne me plaît pas de les voir utiliser leur ordinateur personnel. Mais pour le moment, nous n’avons guère le choix ! »

L’Eglise dans le Soudan du Sud est divisée en trois champs. Le Grand Equateur qui est basé à Juba et qui compte environ 9800 membres. L’Eglise gère 18 écoles primaires et un membre effectue un ministère auprès des prisonniers de la prison de Juba sur une base hebdomadaire. Il tient un service chaque semaine avec l’aide de volontaires qui se relaient chaque samedi matin. Les officiels de la prison ont déclaré qu’ils avaient décelé des changements dans le comportement de ceux qui venaient au service.

Ce futur ministère radiophonique est l’idée du pasteur Fulgensio Okayo, un pasteur maintenant à la retraite, qui en 2006 a lancé ce défi : démarrer un ministère radiophonique. « Les gens d’ici ont vraiment envie d’entendre la parole de Dieu. Avec l’aide de la radio, nous pourrons les atteindre, » a-t-il déclaré. Son idée a été rapidement acceptée par les membres qui ont commencé à contribuer financièrement.

Mais, il faut encore trouver 50000 livres soudanaises soit 11400$ pour pouvoir lancer ce ministère, a déclaré James Yangi, le trésorier de ce comité. A ce jour, les membres ont contribué environ 140000 livres, a-t-il ajouté. Il estime que le lancement pourra se faire dans 3 mois en recevant plus de contribution. Ceux qui se sont abonnés ont déjà pris l’engagement de contribuer financièrement sur une base régulière, pour amortir les coûts dès que ce ministère aura vu le jour.

Yangi a ajouté que d’autres membres contribueraient vraisemblablement plus tard, et a comparé leur hésitation aux doutes qui assaillaient les disciples du Nouveau Testame

-- Steven Bina a contribué à l’élaboration de cet article