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Comment en est-on arrivé là ? Les coulisses de la session de la Conférence générale 2022 : report, délocalisation et des défis uniques

Crédit photo : Getty Images

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La session de la Conférence générale (GC) est l'événement le plus important, le plus complexe et sans doute le plus significatif organisé par l'Église adventiste du septième jour chaque quinquennat. Reportée de deux ans en raison de la COVID, elle doit se tenir cette année du 6 au 11 juin au centre de conventions américain de St Louis, dans le Missouri. Ce report de deux ans a entraîné des complications qui ont nécessité des solutions uniques, ainsi que de nouvelles initiatives qui profiteront aux adventistes du monde entier.

Adventist News Network (ANN) s'est récemment entretenu avec Sheri Clemmer, assistante du responsable de la session, Silvia Sicalo, responsable adjointe de la planification des réunions de la GC, et George O. Egwakhe, trésorier adjoint et responsable de la session, afin de discuter du report de la session, des difficultés de planification et des innovations uniques auxquelles il faut s'attendre cette année.

DÉLOCALISATION ET REPORT

« Savez-vous qu'il faut neuf ans pour planifier une session ? » demande Sheri Clemmer. « Neuf ans avant la session, la ville hôte est choisie par la commission de sélection du site. Elle explore les options, reçoit les propositions des villes potentielles, puis visite chacune d'entre elles. Les meilleures options sont présentées au comité exécutif de la CG lors d'un concile annuel qui prend la décision finale. »

En parlant de la COVID qui a perturbé les projets initiaux de se réunir à Indianapolis en 2020, elle explique que la délocalisation à St Louis a été un processus compliqué.

« Dans l'organisation d'événements, vous devez vous adapter au terrain parce que beaucoup d’imprévus peuvent surgir. Vous devez être flexible en permanence. Nous l'avons vraiment appris avec la COVID. Cinq fois pour Indianapolis nous avons refait les plans pour l'affectation de l'espace, et plusieurs fois pour St Louis. Nous avons dû les reconcevoir avec une distanciation sociale et sans distanciation sociale, et maintenant dans une toute nouvelle ville. »

« Heureusement que nous connaissions très bien le centre de conventions », poursuit George Egwakhe. « Nous y avons organisé une session en 2005, nous avions donc des informations à ce sujet. »

« Mais il y avait encore beaucoup d'incertitude », dit Silvia Sicalo. « De nombreuses divisions se demandaient : ‘Est-ce que je viens ? Est-ce que je participe en ligne ? Nous avons dû attendre le vote du 18 janvier, date à laquelle ils ont modifié les Statuts et règlements de l'Église pour permettre à cet événement de se dérouler virtuellement. la session habituellement planifiée en neuf ans a dû être quasiment planifiée en trois mois. »

« Heureusement que nous sommes trois et nous pouvons tous comprendre », dit Sheri Clemmer en riant.

« Sans le travail d'équipe, cela ne fonctionnerait pas », convient Silvia Sicalo. « Si nous n'étions pas une équipe, si nous ne nous consultions pas et nous ne nous entraidions pas, nous n'y arriverions pas. »

Quant à la raison pour laquelle la session a été déplacée d'Indianapolis à St Louis, cette décision a été prise par rapport à la disponibilité des lieux. Selon les statuts et règlements de l'Église adventiste, la session doit avoir lieu dans les deux ans suivant sa date initiale prévue.

« Nous avons reporté la première fois à mai 2021, mais le problème de la COVID était encore trop présent pour que nous puissions nous réunir à ce moment-là », déclare Sheri Clemmer. « Le problème, c'est qu'Indianapolis avait un programme très chargé pour l'année 2022. Quelques petits groupes se réunissaient dans le bâtiment du 6 au 11 juin 2022, mais il aurait été trop coûteux de les déplacer. Les seules autres semaines disponibles étaient celle Thanksgiving ou de Noël, mais cela n'aurait pas fonctionné et le climat n'est pas très agréable à cette période de l'année. Le comité exécutif a donc voté pour la délocalisation. »

« C'était quand même incroyable. Dieu a préparé les deux dates et les deux villes sans que nous le sachions. Nous avons même pu annuler nos contrats initiaux sans pénalité », poursuit Silvia Sicalo.

« De plus, la salle de St Louis voulait nous faire une offre attrayant pour nous inciter à revenir après notre passage en 2005 », continue le trésorier adjoint. « Le contrat que nous avons signé prévoyait des frais de location de 1 dollar américain, à condition de répondre aux exigences énoncées en matière de nourriture et de boissons et en matière d’occupation minimale en chambres d'hôtel. »

« Nous avons été en mesure de respecter les minima requis », a déclaré Sheri Clemmer.

LES DÉFIS UNIQUES D'UNE SESSION HYBRIDE

La planification de la toute première session hybride a amené des défis importants et sans précédent. Si la création de l'infrastructure numérique nécessaire pour accueillir un événement d'une telle ampleur est un obstacle, il a également fallu procéder à d'importants changements dans le programme et le format pour faciliter la participation de délégués venant des quatre coins du monde.

« Cette année, la session sera disponible en cinq langues », dit Sheri Clemmer. « L'anglais, le français, l'espagnol, le portugais et le russe. Pour cette raison, nous devons avoir plusieurs sessions Zoom et une équipe de traducteurs travaillant dans chacune de ces salles, ainsi que des équipements Zoom pour chaque délégué et chaque langue. Cela a donc un impact considérable sur le budget. »

En outre, le fait que les délégués se joignent virtuellement depuis différents pays signifie qu'il pourrait y avoir des problèmes importants de connexion à Internet. Cette année, tous les votes se feront via une plateforme en ligne. Les 2177 délégués inscrits pour participer sur place à St Louis auront accès à un réseau Wifi puissant et recevront des bornes de recharge pour que leurs téléphones ne soient pas à court de batterie pendant la journée. Les 495 délégués qui participeront à distance n’auront pas les mêmes garanties.

« Si quelqu'un sur Zoom veut poser une question pendant une réunion, il doit disposer d'une connexion Wifi puissante pour être entendu, recevoir des informations et également voter. Si la technologie pose problème, c’est une tragédie potentielle », explique Silvia Sicalo. « Cela dit, nous avons atteint le quota de délégués requis sur place, et nous en sommes très reconnaissants au Seigneur. Mais nous prions encore pour que toute la technologie fonctionne ! »

Un autre défi dans la mise en place d'une session hybride est le décalage horaire. Normalement, une session de la Conférence générale dure 10 jours, les réunions administratives étant réparties entre les rapports des divisions et les moments de culte. Cette année, la session ne dure que six jours, avec seulement quatre jours de réunions administratives, qui auront lieu le matin et le soir.

« Il y a quelques mois, nous avons réalisé que lorsque c’est vendredi à St Louis, c’est déjà le sabbat pour un délégué quelque part dans le monde. Les délégués ne participeront pas aux réunions le jour du sabbat. Nous avons donc dû ajuster le calendrier de façon radicale », explique Sheri Clemmer. « Toutes les réunions se déroulent du lundi au jeudi, les rapports des divisions auront lieu le vendredi et le sabbat sera un jour de culte. »

LA COVID & L'IMPORTANCE DE LA PRIÈRE

Avec des délégués venus de près de 200 pays à St Louis, la sécurité et la santé de tous ont été une priorité pour les organisateurs de la session. « Nous prions pour que personne n'attrape ou ne transmette la COVID pendant que nous sommes là », déclare Sheri Clemmer. « Mais nous avons l'infrastructure en place à St Louis pour éviter cela. »

Les délégués et le personnel technique recevront chacun un masque KN95 ou N95 lors de leur inscription, même si le port du masque n’est pas obligatoire dans la ville de St Louis. Le choix de porter le masque appartient à chacun, en revanche la direction des sessions se réserve le droit d'exiger des masques si la ville change d’avis et rend les masques de nouveau obligatoires.

En outre, des stations de désinfection des mains seront installées dans tout le complexe événementiel et des tests PCR et antigènes seront disponibles sur place pour ceux qui ont besoin de ces résultats pour rentrer dans leur pays.

La commission chargée du protocole de santé sera en contact étroit avec le département de la santé de la ville et sera alertée de toute préoccupation qui nécessiterait une mesure à prendre pour assurer la santé de tous les participants.

À QUOI S'ATTENDRE ET COMMENT ACCÉDER À LA SESSION ?

Grâce à une application qui devrait être mise en ligne dans les prochains jours, les membres de l'Église et les délégués pourront facilement accéder au flux quotidien d’informations en direct, ainsi qu'à tous les comptes officiels de l’Église sur les réseaux sociaux en un seul endroit. « Vous serez en mesure de vous impliquer grâce aux réseaux sociaux, de vous parler et de vous connecter au reste du monde par ce biais », explique Silvia Sicalo.

« Il est évident que certaines choses manqueront à cette session », poursuit Sheri Clemmer. « Il n'y aura pas d'exposition en personne cette année, tout sera virtuel. Aucune réunion pour les conjoints n’est prévue, mais nous avons une école du sabbat pour les enfants le sabbat matin, comme d'habitude. Nous n'aurons que quelques musiciens en direct. La plupart de la musique sera virtuelle. »

« La musique a été un point tellement fort lors des sessions précédentes. En général, l'Église adventiste compte beaucoup de musiciens talentueux », poursuit Silvia Sicalo. « Nous profiterons malgré tout de leur musique sur l'écran, je suis certaine que ce sera beau. »

« Une chose que nous apprécierons à nouveau, ce sont les rencontres », poursuit Sheri Clemmer. « Des gens courent dans les couloirs et s'embrassent – des gens qui ne se sont pas vus depuis cinq ans, ou dans ce cas présent, sept ans. Peut-être que cette fois, nous verrons des embrassades virtuelles ! »

« Ce n'est pas seulement une réunion administrative », poursuit Egwakhe. « C'est une rencontre spirituelle. C'est un moment où les dirigeants sont élus et où nous prions pour eux. C'est un moment où les croyants se rassemblent. Les gens sont revigorés spirituellement pour continuer à s’occuper des affaires du Seigneur. C'est un temps pour le réseautage. Le monde se mélange et on se voit, et c'est un aspect que nous espérons ramener cette année. »

« J'adore les sessions », avoue Sheri Clemmer qui prend sa retraite après cet événement. « Lorsque vous travaillez sur quelque chose pendant tant d'années, cela devient vraiment une partie de vous. Le premier jour, lorsque les gens commencent à se rassembler dans les couloirs près de l'entrée, vous restez là et vous vous dites : ‘Oh, ils sont là ! C'est tellement amusant de chanter ensemble et de voir les gens réunis.’ »

Pour plus d'informations sur la session et pour savoir comment y assister et accéder en direct et sur les autres médias, veuillez consulter le site GCSession.org/.

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