South American Division

Un homme sauve son père de 74 ans du toit du voisin au Rio Grande do Sul.

Une famille partage comment elle fait face aux pertes après les inondations au Rio Grande do Sul au Brésil.

7 juillet 2024

Carol, Leandro et leurs deux enfants : Pedro Henrique et João Vitor. La famille a tout perdu lors de l'inondation à Canoas.

(Photo : Archives personnelles)

Carol Onofrio, résidente à Canoas dans le Rio Grande do Sul au Brésil, a été surprise par la nouvelle que l'eau allait entrer dans sa maison. Bien qu'il ait beaucoup plu pendant une semaine, cette femme ne le croyait pas car cela ne lui était jamais arrivé auparavant.

Son mari, Leandro Nascimento, avait déjà installé certains meubles, et Onofrio continuait de travailler sur son ordinateur. Quelques minutes plus tard, l'eau a commencé à jaillir des drains et leur quartier a commencé à être inondé. « C'était une zone de guerre. Nous pouvions entendre des hélicoptères et les camions de la Défense civile nous dire d'évacuer », raconte Onofrio.

Nascimento a réussi à parler à son voisin qui possédait un camion car ils ne pouvaient plus partir en voiture. Il a placé Onofrio et les enfants dans le camion et est retourné pour essayer de sauver ses parents âgés de 74 ans. Lorsqu'il est arrivé à la maison, il les a pressés de partir aussi rapidement que possible.

Sa mère a rapidement saisi un sac à dos avec ses affaires essentielles, mais son père a dit qu'il ne partirait pas. Nascimento dit qu'il était dévasté mais qu'il ne pouvait rien faire à ce moment-là. « Puis il m'a pris dans ses bras, et je lui ai dit, merci beaucoup d'avoir été mon père pendant 50 ans, et je suis parti avec ma mère chez mon ami qui a accueilli toute ma famille », raconte Nascimento.

Un sauvetage en kayak

Le jour suivant, Nascimento n'a pas pu contacter son père. Il dit qu'il s'attendait malheureusement déjà au pire. C'est alors qu'il a emprunté un kayak et a pagayé environ 1,2 miles (2 km) à travers son quartier à la recherche de son être cher.

Le fils pouvait à peine y croire lorsqu'il vit son père sur une dalle. Il était vivant ! Il lui était impossible de contenir son émotion. L'eau lui arrivait jusqu'au cou et le vieil homme avait nagé jusqu'à ce que le voisin l'aide à monter sur la terrasse où 20 autres personnes attendaient d'être secourues.

Nascimento raconte qu'à ce moment-là, sa gorge s'est serrée et il ne pouvait croire au miracle qu'il vivait. « Je suis entré dans mon quartier en ramant et les gens me demandaient de l'aide, mais je ne pouvais pas aider car j'allais chercher mon père. C'était fou, une très mauvaise expérience, mais en même temps j'étais très heureux parce que j'ai réussi à le sauver », partage-t-il.

La maison de Carol et Leandro quelques jours après l'inondation à Canoas - RS

Enfin, la famille était réunie, mais l'attente ne faisait que commencer. Ils ont attendu jusqu'au 25 mai pour que l'eau se retire un peu. Puis, Onofrio et Nascimento sont retournés en bateau pour voir dans quel état était leur maison et évaluer ce qu'ils pouvaient encore sauver.

« Je dis souvent que c'était le pire jour de notre vie car nous avons été confrontés à la réalité de plein fouet. Nous avons acheté nos propres vêtements car l'eau était contaminée, nous sommes arrivés en bateau et avons franchi le portail. Quand je suis entré, j'ai vu que ce n'était plus notre maison, tout était détruit ; c'était un tas d'ordures avec une forte odeur », déclare Onofrio.

Le moment du nettoyage

Quelques jours plus tard, l'eau s'était enfin retirée et le couple devait commencer à nettoyer. Mais comment allaient-ils faire seuls ? Onofrio a publié sur ses réseaux sociaux pour demander si quelqu'un serait disponible pour les aider.

Il travaille pour une grande entreprise technologique et est employée dans une des institutions adventistes depuis novembre 2021. Claudevandro Araújo est responsable informatique et travaille au siège administratif de l'Église adventiste dans le sud du Rio Grande do Sul. Il avait déjà discuté des problèmes de travail avec sa femme, mais ce jour-là, son contact était différent. Il a proposé d'aider à nettoyer la maison avec d'autres employés du bureau.

Le 5 juin, cinq employés de la Fédération de Rio Grande do Sul sont venus aider à nettoyer et à enlever les déchets de ce qui restait. « Cette équipe est venue ici et nous a apporté un espoir incroyable. Ils se sont retroussés les manches comme s'ils nous connaissaient depuis des années. Ils ont nettoyé notre maison, et les choses ont commencé à s'éclaircir. Avant, il y avait de la boue noire, des résidus chimiques et l'odeur des égouts, et ils sont venus et l'ont nettoyé avec joie sur leurs visages ; c'étaient des anges », souligne Onofrio.

Des employés de la Fédération du Sud Rio Grande ont aidé à nettoyer la maison.

Même face à la douleur et à la perte, Onofrio et Nascimento ont trouvé la force d'avancer, en valorisant ce qui compte vraiment : l'amour et l'unité familiale. La femme du Rio Grande do Sul raconte comment cette expérience a changé sa façon de voir le monde.

« Aujourd'hui, je constate que nous passons toute notre vie à acquérir et à économiser pour posséder des choses et nous cessons de vivre, de côtoyer les gens. Chaque fois que nous rentrons chez nous pour dormir après une journée de travail, nous devons être reconnaissants. Car beaucoup de choses peuvent arriver pendant la nuit. »

Elle poursuit en disant qu'elle ne peut pas idéaliser ce qui s'est passé, mais dans son cœur, elle est reconnaissante d'avoir traversé une situation aussi difficile. « Cette épreuve m'a transformée en une personne complètement différente de celle que j'étais avant. J'aimerais que tout le monde ait l'opportunité, non pas de vivre une tragédie, mais de donner un nouveau sens à leur vie. Nous devons nous demander : Pourquoi sommes-nous ici ? Quelle mission Dieu nous a-t-il donnée ? » conclut Onofrio.