Le groupe composant le comité d’étude sur la théologie de l’ordination a considéré tous les aspects historiques et herméneutiques du sujet et préparé du matériel propice à l’étude
Les leaders et les membres du comité d’étude sur la théologie de l’ordination se sont tous demandés si la 4ème et dernière session allait déboucher sur un consensus, en ce qui concerne le sujet très épineux de la consécration des femmes au ministère pastoral.
Un membre du comité, un brin mélancolique, a fait remarquer au groupe que le mercredi 04 juin était le jour de la pentecôte, dans le calendrier juif. Il a ajouté qu’il espérait qu’un miracle se produirait et que la dernière séance de ce comité qui aura duré deux ans se terminerait sur une note d’unanimité, alors que les membres étaient appelés à choisir la solution qui leur convenait le plus en ce qui concerne la consécration des femmes au ministère, un débat au sein de l’église qui dure depuis plus de 25 ans.
Cependant, quand le président de séance, Artur Stele, a annoncé les résultats suite au sondage informel mené auprès des érudits, des administrateurs de la dénomination, des pasteurs et des laïcs qui composaient ce groupe, trois positions claires ont émergées, aucune n’ayant la majorité des 95 votes reçus.
Quarante des membres ont identifié comme leur premier choix la position suivante : Que chaque entité soit autorisée à choisir soit de n’avoir que des hommes comme pasteurs consacrés ou des hommes aussi bien que des femmes en tant que pasteurs consacrés.
Trente-deux membres ont quant à eux choisi la proposition suivante : consacrer ou autoriser en tant que pasteurs au sein de l’Eglise Mondiale uniquement des hommes qualifiés.
Une troisième proposition à laquelle 22 membres ont adhéré était la suivante : « Christ est le seul chef de l’Eglise », faisant remarquer au passage que dans le schéma biblique il a toujours été question d’un leadership masculin avec à sa tête le Christ, en ce qui concerne la consécration. Mais à cette option a été ajoutée ceci : Nous recommandons que le corps dirigeant de la dénomination à un échelon bien défini, soit autorisé à décider, selon les principes bibliques, si une telle adaptation, notamment la consécration des hommes et des femmes, est appropriée pour leurs régions ou territoires.
Le président de la Conférence Générale, Ted N. C. Wilson s’est adressé aux membres de ce comité après l’annonce des résultats par Stele, en ces termes : « Alors que nous progressons avec ce processus, je vous lance un appel afin que chacun agisse en toute humilité, sans faire preuve d’autoritarisme. Tout ce que nous faisons doit être empreint de l’esprit de Jésus. »
Wilson a également remercié les participants pour une action votée unanimement un peu plus tôt dans la journée qui affirmait que : Malgré la divergence d’opinions en ce qui concerne la consécration des femmes, les membres de ce comité d’étude restaient engagés au message et à la mission de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour, exprimées à travers les 28 croyances fondamentales.
« Nous ferons preuve d’une grande ouverture d’esprit et serons équitable dans la manière dont nous allons traiter cette question, » a déclaré Wilson aux membres du comité, alors qu’il leur présentait les différentes étapes que suivraient l’église au cours des prochains mois.
Plusieurs groupes administratifs du QG de l’Eglise Mondiale devraient considérer les rapports soumis par ce comité d’étude au cours de rencontres prévues du 16-19 juin, a ajouté Wilson, pour ensuite les placer sur l’agenda du Conseil Annuel prévu pour le mois d’octobre prochain, du 09-14, à Silver Spring, dans le Maryland. Les dirigeants de la Conférence Générale ont promis que tout le matériel issu des diverses sessions de ce comité serait disponible à l’avance pour les quelques 300 membres du Comité Exécutif, qui auront la charge de décider des recommandations à être présentées dans le cadre de la rencontre quinquennale de la Conférence Générale, prévue à San Antonio, au Texas, l’année prochaine.
Wilson a déclaré que de multiples représentations auraient lieu lors des rencontres afin d’aider les représentants à ouvertement passer en revue, le sujet.
« Le résultat du sondage d’aujourd’hui, sans pour autant être ignoré, ne devraient pas dicter la décision de l’Eglise Mondiale, » a déclaré Geoffrey Mbwana, vice-président de ce comité et aussi vice-président de l’Eglise Mondiale. « Personne ne devrait prendre de décisions hâtives, en se disant, tout est clair ! » « Ce qui est sûr en ce moment, c’est que nous avons des divergences d’opinions en ce qui concerne la consécration des femmes en tant que pasteurs. Les dirigeants de ce comité considèrent que ce sondage était une évaluation visant à déterminer si un consensus avait été atteint au sein du groupe, ce qui n’est pas le cas, à la lumière des résultats !
Le comité d’étude avait pour mission de conduire une étude et une analyse profondes sur le sujet de la consécration, avec l’aide des 13 divisions. Le comité n’avait pas été organisé pour représenter proportionnellement l’Eglise Mondiale. Une évaluation plus internationale devrait avoir lieu au cours du Conseil Annuel de 2014 et la session de la Conférence Générale de 2015, quand les délégués mandatés par leurs églises seront appelés à traiter de ce sujet.
Karen Porter, secrétaire de ce comité et secrétaire adjointe de l’Eglise Mondiale, a mis l’emphase sur la valeur de cette étude.
« Ce que nous avons vécu ici pourrait servir de modèle à l’Eglise Mondiale, quand elle sera appelée à traiter d’autres questions de portées internationales, » a déclaré Porter. « Nous avons appris des leçons. Nous avons identifié ce qui marche et ce qui ne marche pas et nous nous portons on ne peut plus mieux après avoir passé du temps à écouter pendant des jours et des heures durant, des personnes avec qui nous n’étions pas forcément d’accord. »
Stele a également félicité les membres du comité pour leur état d’esprit. Selon lui, cette dernière session s’était révélée plus positive, grâce au temps passé à discuter en petits groupes, alors que les autres rencontres avaient été des présentations plénières.
« Bien que par moment les discussions se sont avérées difficiles, nous avons développé une certaine camaraderie, un respect les uns envers les autres, au cours de ces deux dernières années, » a-t-il déclaré. « Une large majorité de participants a appris à se faire mutuellement confiance, alors qu’ils priaient, ensemble, mangeaient ensemble et se parlaient dans les couloirs. C’est la première fois qu’une réelle étude globale est menée sur ce sujet. Cela s’est avéré gratifiant de voir et de sentir comment ce processus unique a engendré une compréhension mutuelle et de meilleures relations humaines. »
Lisa Beardsley-Hardy, directrice du département de l’Education pour l’Eglise Adventiste Mondiale et aussi membre de ce comité d’étude, s’est appesantie sur tout le bénéfice à long terme glané par l’Eglise dans le cadre de ce processus d’étude. « Un des développements majeurs pour nous en tant qu’église mondiale et multinationale, a été de pouvoir passer en revue nos herméneutiques et de réfléchir comment était étudiée la bible, dépendant du contexte culturel, » a-t-elle déclaré à Adventist Review. « Cette expérience nous a permis de clarifier ce que nous croyons et la raison qui nous pousse à croire, tout en nous focalisant sur la manière dont nous pouvons poursuivre notre mission, en restant unis. »
Alors que la session de mercredi touchait à sa fin, Wilson a vivement encouragé les membres du comité à ne pas perdre de vue la mission de l’église. Il a eu ces propos : « Il se peut que nous ne voyions pas où le Saint-Esprit veut nous conduire, en ce qui concerne cette question, mais nous sommes intimement convaincus que Dieu va tracer une voie pour son église, afin qu’elle accomplisse sa mission qui est de proclamer au monde, le message des trois anges. »
[1]adventist.orgTotal des membres de ce comité d’étude : 106.