Les liens dans l'Église se renforcent ; après la catastrophe les membres se souviennent

Les liens dans l'Église se renforcent ; après la catastrophe les membres se souviennent

6 mois après les inondations, les présences et les dons augmentent ; l'engagement dans la communauté offre des possibilités malgré la tragédie

Salomon Javier montre jusqu'où, l'année passée, l'eau est montée à l'église adventiste Alijadores à Villahermosa, Tabasco.
Salomon Javier montre jusqu'où, l'année passée, l'eau est montée à l'église adventiste Alijadores à Villahermosa, Tabasco.

Les étudiants de l'école secondaire Nicanor Gonzalez déclarent ne pas être gênés par la construction de l'université adventiste à proximité. Les dirigeants de l'Église remarquent que le processus d'approbation pour l'extension du campus de l'Université Montemorelos dans l'état de Tabasco a curieusement avancé plus vite depuis que les adventistes se sont impliqués dans leur communauté pendant les inondations de l'année passée.
Les étudiants de l'école secondaire Nicanor Gonzalez déclarent ne pas être gênés par la construction de l'université adventiste à proximité. Les dirigeants de l'Église remarquent que le processus d'approbation pour l'extension du campus de l'Université Montemorelos dans l'état de Tabasco a curieusement avancé plus vite depuis que les adventistes se sont impliqués dans leur communauté pendant les inondations de l'année passée.

Pasteur Antanacio Ramirez Ramirez examine ce qui était autrefois le village de Juan del Grijalva, Chiapas. Des équipes de construction creusent un canal à travers le glissement de terrain qui a bloqué la rivière il y a six mois. A. Ramirez a perdu 14 de ses membres d'église dans les inondations.
Pasteur Antanacio Ramirez Ramirez examine ce qui était autrefois le village de Juan del Grijalva, Chiapas. Des équipes de construction creusent un canal à travers le glissement de terrain qui a bloqué la rivière il y a six mois. A. Ramirez a perdu 14 de ses membres d'église dans les inondations.

« Voici où se trouvait autrefois ma maison », raconte Teodoro Sánchez Morales, montrant des fondations en béton situées à ce qui avait été Juan del Grijalva. Les équipes sont toujours en train de draguer la rivière en crue, après que le glissement de terrain et les inondations aient détruit le village en novembre passé.
« Voici où se trouvait autrefois ma maison », raconte Teodoro Sánchez Morales, montrant des fondations en béton situées à ce qui avait été Juan del Grijalva. Les équipes sont toujours en train de draguer la rivière en crue, après que le glissement de terrain et les inondations aient détruit le village en novembre passé.

Carolina Hernandez Cruz, 17 ans, membre de l'Église adventiste, a fini sa neuvième année mais ne fréquente plus l'école. L'ancienne habitante de Juan del Grijalva a perdu son père ainsi que deux s?urs dans le glissement de terrain et vit maintenant dans un camp constitué d'abris en bois dans la ville de Ostuacan.
Carolina Hernandez Cruz, 17 ans, membre de l'Église adventiste, a fini sa neuvième année mais ne fréquente plus l'école. L'ancienne habitante de Juan del Grijalva a perdu son père ainsi que deux s?urs dans le glissement de terrain et vit maintenant dans un camp constitué d'abris en bois dans la ville de Ostuacan.

Carolina Hernandez Cruz ne va plus à l’école.


Elle souffre de stress post-traumatique après avoir perdu son père et deux s?urs dans le glissement de terrain qui a eu lieu pendant les inondations de l’année dernière au sud-est du Mexique, et qui fut l’une des pires catastrophes de l’histoire de ce pays.


La jeune fille de 17 ans se souvient qu’elle aurait voulu devenir avocate. Maintenant, C. Cruz passe ses journées à faire la cuisine pour les survivants de son village logés dans des abris en bois construits par le gouvernement. Lorsqu’on lui pose des questions apparemment simples, comme « Qu’aimes-tu faire ? » et « Quels sont tes passe-temps ? », elle ne sait pas quoi répondre.


« J’ai déjà vu cela », déclare son pasteur, Atanacio Ramirez Ramirez, 36 ans, parlant par l’intermédiaire d’un traducteur. « Il arrive que les gens perdent tout intérêt à leur développement personnel. »


A. Ramirez a eu son lot de souffrance après que la catastrophe ait détruit quatre de ses 15 églises et tué 14 de ses quelques 200 membres.


« C’était triste et en même temps difficile », se souvient A. Ramirez. « Je ne pouvais pas assister à tous les enterrements. Certains avaient lieu au même moment. »


Malgré les pertes et la tristesse, les dirigeants de l’Église adventiste de cet endroit et des régions environnantes déclarent qu’une chose curieuse s’est passée dans les six derniers mois : les présences, les dons et l’engagement spirituel ont augmenté, reflétant ainsi l’humeur généreuse évidente dans tout le pays. Cette année, « l’offrande de reconnaissance » de ce district a augmenté de 16 pour cent par rapport à l’année passée.


« Ceci est inexplicable », déclare Felipe Dominguez, directeur des communications pour l’Église dans l’état de Tabasco, au sud-est du Mexique, et qui a fait l’expérience d’une générosité semblable. « Comment cela se fait-il que des personnes n’ayant pas de travail puissent être encore si généreuses ? »


Alors que de petites communautés qui ont tout perdu, souffrent toujours, d’autres se rétablissent et reconstruisent. Malgré tout cela, les dirigeants de l’Église ne peuvent s’empêcher de réaliser que maintenant, cinq ans après que les demandes ont été soumises, le processus d’approbation pour la construction de l’université adventiste à Villahermosa avance plus vite. C’est grâce à son implication dans la communauté pendant la catastrophe, que la dénomination protestante a pu obtenir une telle école dans cet état, expliquent les dirigeants de l’Église.


« L’Église à Tabasco est connue pour aider les gens de la communauté », raconte Hebar Garcia, président de l’Église de cette région. « Nous avons investi dans une clinique itinérante et avons été en mesure d’apporter de l’aide pendant ce temps », ajoute-t-il, tout en reconnaissant avoir reçu de l’aide des administrations de l’Église des régions voisines et d’outre-mer.


L’Église adventiste a été reconnue, avec beaucoup d’autres organisations nationales, pour l’aide qu’elle a apportée, qui comprenait des abris bien organisés et des cliniques itinérantes avec des médecins volontaires étant pour la plupart des étudiants en médecine de l’Université Montemorelos, une institution de l’Église adventiste, située au nord-est du Mexique.


Récemment, pendant une après-midi à Villahermosa, quelques habitants de l’endroit avaient hâte de pouvoir montrer les marques que l’eau a laissées après l’inondation qui a recouvert 80 pour cent de l’état de Tabasco, et pour certaines régions, pendant environ un mois. Les fortes pluies d’octobre et les barrages trop pleins ont causé des inondations et des glissements de terrains. Des piles de sacs de sables de 3 mètres de haut recouvrent encore les trottoirs sur des dizaines de mètres et bloquent même les abris des arrêts de bus.


À Juan de Grijalva, Teodoro Sánchez Morales, 57 ans, membre de l’Église, se tient sur une dalle en béton à proximité de la rivière Grijalva qui est toujours en crue. « Ici se trouvait autrefois ma maison », déclare-t-il. Son père est décédé dans le glissement de terrain. Tout près, les ouvriers équipés de camions, de pelles mécaniques et de bulldozers taillent dans les montagnes de terre qui bloquent encore en partie la rivière.


Cette communauté a maintenant besoin de logements et d’eau, explique A. Ramirez, pasteur du district. « Ils ont de l’eau potable, mais elle a un goût horrible », ajoute-t-il.


Il rapporte aussi que ses membres aimeraient de nouveau pouvoir s’installer confortablement. « Ils aimeraient pouvoir se dire : c’est ma maison, c’est ma vie, je vis ici. »


Environ 30 survivants de la ville se sont rassemblés ce matin-là à l’église adventiste de Ostuacan, près de leur camp d’abris en bois, pour partager les expériences qu’ils ont vécues pendant la catastrophe. Une jeune fille s’est approchée d’une femme accablée de douleur pour lui offrir un mouchoir en papier.


« Je remercie tous les pays et l’Église pour leur aide », déclare Maria Guatalupe Cruz, 34 ans, mère de Carolina qui souffre de stress post-traumatique. Maria a perdu son mari et deux enfants dans la catastrophe.


« Il ne nous reste plus qu’à vivre de la générosité des autres. »


Raul Lozano a contribué à cette histoire