Selon le spécialiste Dr. David Trim, reporter et modifier le format de la session de la Conférence générale reflètent les tendances historiques.

Session historique au fil des années

General Conference

Selon le spécialiste Dr. David Trim, reporter et modifier le format de la session de la Conférence générale reflètent les tendances historiques.

La 61e session de la Conférence générale des adventistes du septième jour qui se tiendra du 6 au 11 juin, rassemblera des milliers de membres de l'Église du monde entier – en personne à St Louis, dans le Missouri, ou virtuellement – pour la plus importante réunion administrative de l'Église mondiale.

Cette année, l'événement a lieu après un report de deux ans en raison de la pandémie mondiale de COVID-19. Cela a entraîné de multiples changements dans sa structure, notamment une durée plus courte, l'annulation du hall d’exposition physique et la possibilité pour les délégués et les visiteurs de se joindre à l'événement de manière virtuelle. Si beaucoup de ces changements semblent sans précédent, de nombreux événements mondiaux ont perturbé la tenue de la session dans le passé.

Adventist News Network (ANN) s'est récemment entretenu avec le Dr David Trim, directeur des Archives, des Statistiques et de la Recherche (ASTR) à la Conférence générale (GC), pour comprendre comment la session a évolué et s'est développée au fil des ans, et en quoi les changements apportés à la 61e session sont importants pour l'histoire de l'Église.

PERTURBATIONS AU COURS DES 150 DERNIÈRES ANNÉES

Selon David Trim, de nombreux adventistes ont eu tendance à considérer le report de la session comme « exceptionnel » et ont pensé qu'il n'y avait « aucun précédent » à la façon dont les événements se sont déroulés au cours des deux dernières années. Dans un article publié dans Adventist Review en 2020, il écrit : « Il n'y a pas eu un seul précédent, il y en a eu plusieurs. Ce sera la cinquième fois qu'une session de la GC est reportée, prolongeant nécessairement les mandats des responsables de la Conférence générale et de ses divisions, et reportant inévitablement l'action de l'Église mondiale sur des questions importantes d'intérêt commun ; ce sera la deuxième fois que plus de cinq ans s'écoulent entre deux sessions. »

Étant donné que la session a lieu depuis plus de 150 ans, il n'est pas surprenant qu'elle n'ait pas toujours été un événement quinquennal et que des événements mondiaux aient empêché les délégués de se réunir dans le passé.

La première session de la GC s'est tenue le 20 mai 1863 à Battle Creek, dans le Michigan, puis chaque année jusqu'en 1889. La session s'est ensuite tenue tous les deux ans jusqu'en 1905, date à laquelle elle est devenue quadriennale, bien qu'il y ait eu une interruption pendant la Première Guerre mondiale, avant de se réunir à nouveau en 1918.

« L'ironie est que la session de 1917 a été reportée à cause de la guerre, mais qu'en 1918, la guerre se prolongeait, même s'il était probablement plus sûr de traverser l'Atlantique puisque les alliés avaient gagné cette bataille », explique le directeur de ASTR. « Ou peut-être parce qu'il n'y avait rien dans la Constitution pour guider le report, ils ont pensé que deux années consécutives seraient de trop."

« Bien que ce soit la première fois que l'Église ait dû reporter en raison d'une pandémie », poursuit-il, « je suppose que s'ils avaient reporté la session de la GC de 1918 à 1919, ce serait à cause de la grippe espagnole. »

Après la Première Guerre mondiale, la session s'est tenue tous les quatre ans jusqu'à la Grande Dépression en 1930, avant de faire une pause et de se tenir à nouveau en 1936. La session de 1940 a été reportée à 1941, puis elle a été reportée de 1945 à 1946, les deux reports étant dus à la Seconde Guerre mondiale.

Si la session se tient tous les cinq ans depuis 1970, comme le stipule les Status de l'Église, il est clair que cette régularité quinquennale n'a pas toujours été une caractéristique déterminante de l'événement.

« Elle n'a pas non plus toujours duré dix jours », précise David Trim. « Si l'on remonte aux années 1860 et 1870, la session ne durait généralement qu'un jour. Mais durant certaines sessions, les réunions se déroulaient sur une période de deux à trois semaines, entrecoupées de jours. Cette formule n'a pas été adoptée pour des raisons évidentes. C'est vers 1930 que la durée des sessions est passée à environ deux semaines. »

RACCOURCIR ET SIMPLIFIER LA SESSION

Cette année, la session a été raccourcie, passant de sa durée habituelle de dix jours à six jours seulement. Cela s'explique par de multiples facteurs, notamment les contraintes de la COVID et la nécessité de s'adapter aux disponibilités de dernière minute des lieux de réunion. En outre, cette année, il n'y aura pas de hall d'exposition, attraction phare de la session pendant de nombreuses années.

« Dans un monde idéal, nous continuerions à accueillir le hall d'exposition, mais à mon avis, les dirigeants de l'Église ont dit à juste titre : ‘Profitons de cette occasion pour examiner la façon dont nous organisons la session et voir si nous pouvons la rendre plus gérable. Voyons si nous pouvons moins utiliser les ressources financières de l'Église.’ Même s'il est peut-être moins attrayant pour les gens ordinaires d'y assister, cela devenait très cher. Les gens peuvent être déçus, mais dans 5 à 10 ans, cela deviendra peut-être et simplement la nouvelle pratique. »

Étant donné le nombre croissant de membres de l'Église dans le monde, et l’augmentation, depuis 1863, du nombre de délégués requis à la session, celles-ci ont nécessité davantage de ressources, des lieux plus grands et des temps de planification plus longs.

« Jusqu'en 1905, la session était suffisamment petite pour se tenir dans une église locale », poursuit le directeur. « Ensuite, elles se sont déroulées au siège de la GC, en profitant du fait qu'il y avait l’université missionnaire de Washington, Review and Herald et le sanatorium de Washington dans une petite zone. Il y avait donc suffisamment d'espace pour l’accueil des invités, et ils dressaient aussi des tentes. »

Depuis 1905, le nombre de délégués à la session est trop important pour tenir dans une salle d'église locale. Après la Première Guerre mondiale, ce nombre a atteint une taille nécessitant un centre de conventions et des chambres d'hôtel. Depuis 1980, la session se tient dans des complexes événementiels suffisamment grands pour accueillir plus de 50 000 personnes.

« La session a pris une telle ampleur qu'elle est devenue très difficile à gérer », explique David Trim. « Mais il ne s'agit en fait que d'une réunion administrative. À l'origine, c'était un événement crucial – la session était probablement le seul moment où les dirigeants se voyaient une fois par an, car il fallait des jours ou des semaines pour voyager et communiquer. Aujourd'hui, c'est différent, les gens peuvent communiquer à distance. Néanmoins, cette opportunité pour les dirigeants de se rencontrer reste inestimable. »

L'IMPORTANCE DE LA TRANSITION EN LIGNE

Alors que les sessions précédentes, en 2010 et 2015, avaient une certaine présence en ligne par le biais des réseaux sociaux ou de la retransmission en direct, cette année sera la toute première session numérique. Plus de 600 délégués se joindront à distance et voteront ou participeront à la commission de nomination sur Zoom, ce qui ajoute des couches de complexité à l'ensemble de l'événement.

« Pour la première fois, les gens n'ont pas besoin d'être présents sur le même site, dans la même salle. C'était le cas depuis 1863. C'est un changement majeur dont les répercussions sont multiples », explique David Trim.

Alors que les Statuts de l'Église prévoyait des « communications téléphoniques » pour les réunions du comité exécutif, il n'existait aucune disposition permettant la participation virtuelle aux sessions. Pour permettre cela, une session spéciale de la GC s'est tenue en janvier en personne à Silver Spring afin de modifier la Constitution.

« Cela montre que l'Église est prête à s'adapter et à faire ce qui est nécessaire pour poursuivre le travail de la manière la plus optimale possible, mais ce sera difficile à gérer », déclare David Trim. « C'est la meilleure solution compte tenu de la situation actuelle où la pandémie fait toujours rage dans certaines parties du monde, et où certaines ambassades américaines ne sont pas encore ouvertes ou en mesure d'accorder des visas. »

Un défi évident que la participation virtuelle crée est le maintien de la confidentialité au sein de la commission de nomination. Depuis 3 ou 4 sessions, il est demandé aux membres de renoncer à leur téléphone portable lorsqu'ils entrent dans la salle de la commission de nomination, afin d'éviter les fuites d'informations.

« Mais comment faire lorsque les membres se joignent à la commission depuis leur domicile ? C’est impossible. Vous ne pouvez que faire confiance aux délégués pour qu'ils respectent la confidentialité. »

On ne sait pas si, à l’avenir, les communications numériques seront aussi répandues ou nécessaires à la session en 2025 et 2030. En revanche, il est crucial d'avoir cette option pour poursuivre le travail dans une organisation aussi vaste et mondiale que l'Église adventiste du septième jour.

« Nous ne savons pas comment la COVID va évoluer, ni quelles guerres pourraient éclater. Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve. Il se pourrait bien que nous n'ayons pas besoin de présence numérique pendant un certain temps, mais il serait prétentieux d'affirmer que nous n'en aurons jamais besoin », déclare David Trim.

Bien que les communications numériques aient changé la manière, le moment et le lieu pour communiquer dans le monde entier, il faut espérer qu'elles ne deviennent pas la principale forme de communication de la session mais plutôt une aide lorsque la présence en personne n'est pas possible.

« S'il s'agit simplement de se connecter numériquement pour économiser de l'argent, je m'y opposerais », déclare David Trim. « L'argent vaut bien la peine de pouvoir se rencontrer et discuter ensemble en personne. C'est le meilleur moyen de résoudre les débats et d'apprendre à mieux se connaître. Cela dit, compte tenu des guerres, des pestes, des épidémies, de l'économie, et peut-être même des restrictions légales imposées à l'Église dans certains pays, avoir la possibilité de ‘participer’ numériquement est un atout très précieux. »

Pour assister virtuellement à la session depuis votre région, rendez-vous sur GC Session.org pour plus d'informations.