Le deuxième jour du Conseil Annuel sert de préambule aux élections de l'année prochaine et au vote sur l'ordination des femmes

Le deuxième jour du Conseil Annuel sert de préambule aux élections de l'année prochaine et au vote sur l'ordination des femmes

L'éléphant tapi dans la salle a été révélé, le sujet a été évoqué ouvertement : certains ne seront pas reconduits

Les responsables de l’Église Adventiste du 7ème Jour, ont passé la deuxième journée du Conseil Annuel à discuter de deux questions majeures se rapportant à la prochaine session de la Conférence Générale, prévue pour juillet de l'année prochaine, notamment la réélection des administrateurs et la théologie de l'ordination, surtout celle des femmes.

En des termes on ne peut plus clairs, les officiels de la dénomination ont préparé les quelques 338 délégués à affronter la réalité qu'ils pourraient ne pas être reconduits à leur poste actuel. De plus, Mark  Finley, un vétéran en matières d'évangélisations et assistant du président, a souligné comment les dirigeants d'église du Nouveau Testament mettaient de côté leurs différents afin de pouvoir se focaliser sur la mission.

La présentation de Finley était en fait un préambule pour la prochaine semaine, où il sera question pour les délégués d'aborder le sujet de l'ordination des femmes et d'entériner la décision de soumettre ce sujet à la prochaine session de la Conférence Générale. Bien que l’Église Adventiste compte en son sein des femmes travaillant comme pasteurs autorisés, elle n'a jusqu'ici procédé qu'à la consécration des hommes au ministère pastoral.

La dénomination s'est engagée dans une étude de deux ans sur la théologie de l'ordination, pour donner suite à un débat qui dure depuis plus de 4 décennies, selon Finley. La rencontre cette semaine du Comité Exécutif pourrait être la dernière rencontre officielle où sera abordé ce sujet, avant qu'il ne soit déféré, c'est une éventualité qui est envisagée, à la session 2015 de la Conférence Générale, qui est un événement quinquennal représentant le plus haut corps décisionnaire de la dénomination.

La rencontre de ce matin a débuté avec une incursion assez profonde dans le domaine des élections, un « sujet tabou » ; en principe ce sujet n'est jamais évoqué ouvertement, selon les dirigeants.

Le vice-président Pardon Mwansa a présenté une méditation intitulée « La commission de nomination décida de procéder à des changements.» C'était bien entendu un clin d’œil aux événements de juillet de l'année prochaine, où plusieurs des dirigeants présents pourraient ne pas être reconduits dans leurs fonctions.

Prenant l'exemple de Daniel et de Samuel dans l'Ancien Testament, Mwansa a déclaré que quelqu'un qui avait été appelé à occuper une fonction, avait été remplacé par quelqu'un d'autre et que cela pourrait être le cas pour certains l'année prochaine.

« Nous sommes appelés à servir et à exercer un ministère et non appelé à une fonction ou à une positon, » a-t-il déclaré.

Plusieurs officiels de la dénomination ont  cité des cas pour illustrer comment se préparer à un changement de leadership ou certaines situations obligent, comment procéder à des changements administratifs au sein de leurs propres territoires. Plusieurs délégués étaient d'avis qu'un changement de leadership pouvait parfois s'avérer bénéfique pour l'église tout en envoyant un signal à celui qui se voyait assigner un autre poste.

« Les changements amènent de la  motivation. Le changement nous permet de rester focalisé, car on court le risque de reculer si on ne change pas, » a déclaré Maria Fraser, une laïque de l'Union des Fédérations du Sud de l'Afrique. « Il y aura toujours des faiblesses en nous, mais le secret est que l'équipe mette en commun les attributs et l'énergie de chacun pour en  faire une synergie, pour obtenir ce qu'il y a de mieux pour l'église. »

Don Livsay, président de l'Union des Fédérations de Lake, au sein de la Division Nord Américaine, a encouragé ses collègues à se livrer de tant à autre à une auto-évaluation.

« En tant qu'administrateurs on préférerait suivre notre voie plutôt que de se faire évaluer. Ainsi donc, nous ne saurons pas où il y a des lacunes et où  cela va bien, » a déclaré Livsay.

Livsay a egalement demandé à ce que cet exercice d'évaluation soit formalisé à travers toute la dénomination, ce qui viendrait améliorer la responsabilisation et l'équilibre du leadership et de la vie personnelle d'un administrateur.

« Si notre vie s'effondre, parce que nous ne sommes pas réélus, alors cela vient confirmer le bien fondé de notre non réélection, »a-t-il ajouté.

Enfin, G. T. Ng, a vivement encouragé les délégués, y compris les 13 présidents de divisions et les 132 présidents d'unions à considérer leur fonction comme étant celle d'un gestionnaire.

« Si vous êtes reconduits aux mêmes fonctions, alors vous devenez le gestionnaire de cette fonction. »

Ng a encouragé les délégués à suivre son exemple, qui est d'apporter une boite de déménagement dans son bureau à la fin de chacune de ses mandatures et de remercier ses assistants administratifs pour tous les moments passés à travailler ensemble.

Chaque délégué s'est déplacé pour recevoir une boite miniature afin de ne pas oublier le conseil de Ng. Alors qu'ils s'étaient placés en file pour attendre leur tour de recevoir la boite, un organiste jouait « It is well with my soul », un cantique plus approprié pour l'occasion   que « I shall not be moved » (je ne bougerai pas!!!) ou « I'm pressing on the upward way » (je continue à progresser).

Un peu plus tard dans la matinée, Finley a pris la parole pendant presqu'une heure pour une présentation intitulée « Vers l'unité dans le corps du Christ .»

Cet évangéliste très connu a évoqué ce que pourrait être la réaction de certains, si d'aventures le vote pris par la session de la Conférence Générale, si vote il y a, concernant l'ordination des femmes étaient contraires à leurs convictions.

Finley a déclaré que le problème ne se limitait pas à l'ordination des femmes mais qu'il impliquait également la façon dont l'église allait procéder pour accorder toutes ces divergences d'opinions. Il s'est concentré presque tout le temps sur trois points clés tirés d'Actes des Apôtres, qui menaçaient l'unité de l'église primitive. « Les dissensions nous détournent de la mission. C'est une stratégie qu'affectionne le diable, »a-t-il déclaré.

Dans le Nouveau Testament, la pratique courante pour résoudre les problèmes était  « de prier, de rechercher les réponses bibliques, de discuter des problèmes, de considérer ce qui était mieux pour la mission de l'église et finalement de prendre une décision tous ensemble. »

A un moment, il s'est arrêté pour donner son opinion sur la nécessité d'aller de l'avant avec ce processus.

« Puis-je vous faire une humble suggestion ? Quand vous avez étudié une question pendant 40 ans, et que vous avez discuté de cela encore et encore, après un moment, les gens se forment déjà une opinion sur la question. Des débats incessants ne servent qu'à diviser. »

Finley a déclaré qu'il espérait que l’Église Adventiste à l'instar de l'église primitive, pourrait apprendre à vivre avec une décision prise sur un sujet épineux, car les personnes concernées indépendamment de leurs opinions s'étaient tous engagés avec le même Jésus. »

Les délégués ont leur après-midi de libre, le Conseil Annuel reprenant dans la soirée avec le Concile sur l’Évangélisation et le Témoignage.