La cérémonie d'inauguration des travaux à Maskwacis, en Alberta, au Canada, le 20 octobre 2023, pour la construction d'un bâtiment polyvalent par la fédération de l'Alberta, a annoncé la réalisation d'un rêve pour les adventistes autochtones et les dirigeants de la communauté qui vivent dans cette région. Situé sur une rare parcelle de terrain privé dans une réserve connue depuis longtemps dans les milieux indigènes pour son courage et son sens de l'innovation, le futur centre d'influence, le centre Mamawi Atosketan (MAC), est considéré par la communauté et les responsables de l’Église à tous les niveaux comme une voie claire vers la collaboration avec les peuples indigènes.
« C'est un moment passionnant que d'être ici aujourd'hui pour voir tous les différents partenaires se réunir pour faire de ce projet une réalité », a déclaré Rick Remmers, assistant du président de la Division nord-américaine des adventistes du septième jour, qui est responsable des ministères autochtones. « Il est bon de voir les différentes entités de l’Église, la communauté et la tribu s'unir pour créer ce centre communautaire. Cette [initiative] constitue un merveilleux modèle de partenariat entre différentes entités pour répondre aux besoins des communautés indigènes dans toute l'Amérique du Nord. »
Maskwacis a attiré l'attention des médias internationaux lorsque le pape François a choisi la communauté pour présenter, le 25 juillet 2022, ses excuses historiques aux survivants du système canadien des pensionnats, dont le plus grand se trouvait à Maskwacis. Cependant, les Cris de Maskwacis sont depuis longtemps connus dans le monde autochtone pour d'autres raisons. Ce sont eux qui ont rédigé puis co-rédigé la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP).1 En outre, le modèle de collaboration HUB utilisé par la nation crie de Samson, l'une des quatre nations de la réserve, pour réduire considérablement la criminalité et augmenter les inscriptions scolaires, a fait l'objet d'un rapport fédéral. 2
Le MAC représente une étape importante dans un processus de construction de relations qui dure depuis des décennies, ainsi qu'un élément qui, selon la Commission fédérale pour la vérité et la réconciliation 3, fait cruellement défaut entre les populations autochtones et les « colons » : la confiance et le respect. Les initiatives de réconciliation prises à la suite de l'enquête canadienne sur les abus subis par les survivants des pensionnats ont souvent été accueillies avec scepticisme dans les communautés autochtones. « Le Canada en a fini avec la réconciliation », a déclaré l'une des sceptiques, Patricia Littlechild, ancienne de Maskwacis, en août dernier. Cependant, elle a rapidement compris la vision du MAC grâce à son expérience en tant que professeur d'histoire autochtone à l'université de Burman. Mme Littlechild a prononcé une prière lors de la cérémonie d'inauguration du MAC en signe de soutien.
CONSTRUIRE SUR LES FONDATIONS POSÉES PAR L'ÉCOLE AUTOCHTONE MAMAWI ATOSKETAN
Alors que le travail de l'Église à Maskwacis est régulier depuis les années 1980, l'école Mamawi Atosketan Native School (MANS), qui a ouvert ses portes en 2003 et est aujourd'hui la plus grande école adventiste indigène d'Amérique du Nord, avec 238 élèves de la maternelle à la terminale, a joué un rôle précieux en tant que premier point de contact pour de nombreuses familles de la réserve. L'un de ces contacts a été le chef Vernon Saddleback (Samson Cree Nation), qui a joué un rôle déterminant dans l'obtention du soutien d'autres dirigeants de la communauté pour le MAC.
« J'ai personnellement eu une longue relation avec Mamawi Atosketan en tant que parent », a déclaré le chef Saddleback aux participants à la cérémonie de pose de la première pierre. Il a ensuite remercié l'ancienne directrice et enseignante Gail Wilton et les autres éducateurs de l'école « pour avoir contribué à l'éducation de mon fils ».4
Le chef Saddleback a écouté attentivement le pasteur de Maskwacis, Tsholo Sebetlela, et un membre de la congrégation, Les Potts, parler ensemble du wahkohtowin (« lien de parenté ») qui s'est développé entre eux. Le chef a été visiblement impressionné par la longue affiliation adventiste de Les Potts. « Je suis membre de cette église depuis 20 ans », a déclaré Potts à la foule.
« Nous attendons cette église depuis aussi longtemps, peut-être même plus. Et maintenant, elle va enfin voir le jour. Il y aura un panneau pour que les gens puissent venir, être ensemble, s'aimer les uns les autres, se sentir en sécurité, avoir un endroit où venir et prier, et [se rendre] chaque fois qu'ils ont besoin d'aide. Nous y sommes enfin. »
Remmers a fait remarquer que chacune des plus de 1 200 tribus et nations indigènes d'Amérique du Nord a un contexte unique, et que le mélange d'événements sociaux, éducatifs et spirituels du MAC, déterminé de concert avec la communauté, s'avère être une excellente base de collaboration. « Le MAC offre une excellente occasion de voir comment ces partenariats peuvent être mis en place », a-t-il conclu.
2 https://www.publicsafety.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/2016-s001/index-en.aspx
3 L'enquête canadienne sur les abus subis par les survivants des pensionnats a publié son rapport et ses appels à l'action en 2015. https://www.rcaanc-cirnac.gc.ca/eng/1450124405592/1529106060525
4 Le chef Saddleback a choisi d'assister à l'inauguration de l'école secondaire MANS en 2018 plutôt que de faire une apparition politique de premier plan, en raison de la relation étroite qu'il entretient avec l'école. Son discours exprimant son « cœur de père » peut être consulté à l'adresse https://www.albertaadventist.ca/chiefandson.
La version originale de cet article a été publiée sur le site Division nord-américaine.
