Un ensemble de cuivres joue "Fanfare of Praise". 60e session de la Conférence générale de l'Église adventiste du 7e jour, Alamodome, San Antonio, Texas, États-Unis, du 2 au 11 juillet 2015. Crédit photo : Josef Kissinger/ Adventist Media Exchange (CC BY 4.0)

L'un des points culminants les plus attendus de chaque session de la Conférence générale (GC) est le programme musical de niveau international offert par des artistes du monde entier. Cette année, la 61e session de l'Église adventiste du septième jour se tiendra à Saint-Louis, ainsi qu'en ligne. Ce format hybride a présenté à la fois des opportunités et des défis pour les organisateurs, et la musique ne fait pas exception.

Adventist News Network (ANN) s'est récemment entretenu avec Meredith Herzel, directrice adjointe de l'École du sabbat et des ministères personnels et vice-présidente de la commission musicale de la session, pour découvrir les coulisses de la coordination de la musique pour un événement aussi important et mondial.

DES ANNÉES DE PRÉPARATION

Peu d’adventistes savent que l’organisation de la musique pour une session de la GC peut commencer plus de deux ans avant la tenue de l'événement, lorsque les chanteurs, les musiciens et les groupes soumettent leurs enregistrements à la commission.

« Williams Costa, directeur de la Communication de la GC, est le président de cette commission, et je suis la vice-présidente aux côtés de Gaspar Colón », explique Meredith Herzel. « Les gens envoient leurs enregistrements puis la sous-commission de sélection les écoute, et nous les classons. Nous avons commencé ce travail début 2018 pour préparer 2020, mais bien sûr, nous avons dû le reporter. Il y aura des musiciens à cette session qui attendent cela depuis cinq ans ! »

Les interprètes soumettent d'abord leurs enregistrements à leur division locale où un coordinateur musical passe les performances au crible avant de les soumettre à la commission musicale de la GC. Lorsqu'elles parviennent à la commission, Meredith Herzel affirme que la plupart des prestations sont d'un très haut niveau.

« Nous avons été très impressionnés à cette session », avoue-t-elle. « Il y a eu tellement de jeunes gens qui ont écrit une musique originale, surtout dans la Division du Pacifique Sud. Nous n'avons pas d'exigences particulières en matière de style. Nous voulons beaucoup de genres différents, de groupes d'âge et de lieux différents. Nous sommes très attentifs à la qualité des performances et à la représentation de toutes les divisions. »

La sélection des artistes à partir de la longue liste d'auditions n'est que la première étape du processus d'organisation de la musique pour la session. Une fois la liste des artistes confirmée, il faut programmer la musique pour les différents jours de la session, y compris les cultes du matin et du soir, les concerts et les programmes du sabbat.

« Pour ce qui est des droits d'auteur, une fois que la sous-commission de sélection musicale a fait ses choix et approuvé chaque chant, le service juridique de la GC vérifie les droits d'auteur pour s'assurer que nous avons les licences nécessaires. Ensuite, les techniciens et les sous-traitant rendent tout cela possible le jour même. Cette année, ils ont dû assembler toutes les performances en un seul concert numérique cohérent. Cela a ajouté une nouvelle couche de complexité. »

SESSION HYBRIDE - DÉFIS ET OPPORTUNITÉS

En raison du renvoi de la session de deux ans et du nouveau format hybride où plus de 600 délégués et des milliers d'adventistes participeront à distance depuis leur pays d'origine, l'organisation de la musique a été plus complexe que jamais.

« Nous avions sélectionné tous nos musiciens pour 2020 et je travaillais sur le programme de la scène principale », explique Meredith Herzel. « J'avais fait en sorte que chaque concert corresponde à un thème et j'avais agencé toutes les performances. Je l'ai terminé la veille du jour où ils ont renvoyé la session. Pour tout vous avouer, j'ai pleuré. C'était un crève-cœur. »

Après l'annulation des plans pour 2020, la session a été reportée deux fois avant que les dates pour St. Louis 2022 ne soient confirmées en janvier de cette année. Cela signifie que la période habituelle de planification de deux ans était désormais réduite à moins de six mois.

« Nous avons envoyé un sondage à tous ceux qui avaient été sélectionnés pour 2020, leur demandant s'ils souhaitaient participer en 2022. Les personnes qui ont répondu ont été remises sur la liste. La direction de la session nous a alors dit que nous ne pouvions avoir que des concerts virtuels tout au long de la semaine, puis la musique en direct le vendredi et le sabbat. Cela a ajouté un tout nouvel élément. »

Elle explique que si beaucoup ont répondu au sondage, d'autres n'ont pas pu le faire. Attendant jusqu'à cinq ans pour se produire, de nombreux groupes s'étaient dissous, avaient obtenu leur diplôme, avaient grandi ou étaient désormais incapables de se produire pour d'autres raisons.

« La pandémie de la COVID-19 a beaucoup perturbé le monde entier. Elle a séparé les gens et brisé des orchestres, des chorales, des fanfares, des chants de congrégation et de nombreux autres ensembles musicaux", explique Williams Costa.

Si toutes les personnes qui ont répondu « oui » au sondage participeront à la musique lors de la session cette année, seules une trentaine d'entre elles se produiront en direct. En temps normal, ce nombre devrait se chiffrer en centaines, mais cette année, la plupart des musiciens ont été invités à envoyer des vidéos musicales préenregistrées.

« C'est à chaque musicien de concevoir des vidéos conformes aux normes de la session », explique la vice-présidente. « Et les musiciens sont en charge des frais pour venir à la session. C'est une demande exigeante. Certains musiciens qui travaillent à plein temps m'ont contacté pour me dire : ‘Nous voulons vraiment participer, mais à cause de la COVID, notre activité s'est arrêtée et nous ne pouvons pas nous le permettre.’ D'autres ont collecté des fonds pendant cinq ans pour produire une vidéo, ou pour participer en personne, ou les deux. C'est un véritable engagement. »

Dès le début, une partie de la stratégie de planification consistait à demander à tous les musiciens de soumettre une vidéo, même s'ils sont censés se produire en personne.

« Même maintenant, nous devons procéder à des remaniements de dernière minute pour diverses raisons. Certains artistes ne peuvent pas se produire en raison de la guerre en Ukraine, d'autres ont des problèmes de visa, c'est donc une bonne chose qu'ils puissent quand même participer virtuellement », explique Meredith Herzel.

LES ATTENTES POUR CETTE ANNÉE

Malgré les nombreux défis auxquels la commission musicale de la Conférence générale a dû faire face cette année, les adventistes du monde entier peuvent espérer assister à des performances de première classe exécutées par d'artistes de renom tels que Wintley Phipps, Jennifer LaMountain, Steve Darmody, Charles Haugabrooks, Alessandra Sorace, Neville Peter et Arautos dos Reis, Les King’s Heralds du Brésil.

En outre, Williams Costa, compositeur et musicien qui a également écrit la chanson thème « I Will Go » pour ce quinquennat, a réalisé des arrangements de magnifiques medleys et trois productions vidéo dans lesquelles des chœurs du monde entier chanteront différentes parties, et seront ensuite accompagnés par un chœur et un orchestre en direct le jour du sabbat.

« Il s'agira d'un chœur à 16 voix et d'un orchestre de 20 musiciens qui chanteront en direct, synchronisés avec des chœurs et des orchestres du monde entier », explique-t-il. « Vous verrez des groupes d'Asie, d'Afrique, d'Europe et des Amériques se mêler à la participation musicale en direct. L'intention est que l'église mondiale adore et loue Dieu pendant le moment musical. J'espère et je prie pour que ce soit une inspiration pour tous les adventistes du septième jour du monde entier. »

« Vous ne pouvez pas manquer cela », ajoute Meredith Herzel. « Cela ne s’est jamais produit à une session auparavant ! »

Autre première de la session, cette année, la musique a été organisée en concerts thématiques. Plutôt que d'être classés par jour ou par heure, ceux-ci seront étiquetés de manière unique avec des titres tels que « L'amour de Jésus m'inonde » ou « La seconde venue est mon plus grand espoir », afin d'encourager les auditeurs à prêter attention au message à travers chacun des chants.

« Cela a été une joie et un privilège d'écouter toute la musique et d’organiser les concerts », déclare Herzel. « En tant qu'ancien professeur de musique, c'est le langage de mon cœur. Tout le processus a été difficile, mais entendre la musique la plus magnifique du monde entier en vaut vraiment la peine. »

Si vous souhaitez être alertés au début des concerts en direct, téléchargez l'application GC Session ou visitez www.gcsession.org/. Vous pouvez également suivre les concerts sur les réseaux sociaux officiels de l'Église.

arrow-bracket-rightCommentairescontact