Imam Muslim Ilgar Ibragimoglu, secrétaire général de l'International Religious Liberty Association affiliée l'organisation (IRLA) en Azerbaïdjan, est passé trois mois en prison en attendant un procès sur des accusations de l'organisation de manifestations
L’imam Ilgar Ibragimoglu, de confession musulmane, est le secrétaire général de l’antenne de l’Association internationale pour la liberté religieuse (International Religious Liberty Association ou IRLA) en Azerbaïdjan. Il passe actuellement trois mois en détention préventive avant son procès, étant accusé d’avoir organisé des manifestations publiques, ce pour quoi il clame son innocence.
I. Ibragimoglu, qui avait rendu visite, en juin dernier, au siège de l’IRLA à Silver Spring, dans le Maryland (États-Unis), avait apporté son soutien à un candidat de l’opposition lors des récentes élections présidentielles d’Azerbaïdjan, république d’Asie centrale qui fit partie de l’Union soviétique. Lors d’une descente de police effectuée le 17 octobre dernier sur la mosquée Juma, lieu de travail d’Ibragimoglu, il était allé se réfugier à l’ambassade de Norvège. Le 1er décembre, la police lui a demandé de venir se faire interroger, après quoi il fut placé en détention, ce qu’un tribunal a confirmé dans l’attente de son procès officiel.
« Les enquêteurs de la brigade criminelle ont reçu des preuves qu’Ibragimoglu n’avait pris part à aucun trouble de l’ordre public, ni à aucun affrontement avec la police, » a indiqué le 3 décembre à l’agence de presse Forum 18 Seymur Rashidov, porte-parole de « Devamm », le groupe de défense des droits religieux dirigé par Ibragimoglu. « Il s’est contenté d’observer de près la situation post-électorale. »
Pour John Graz, secrétaire général de l’IRLA, l’emprisonnement d’Ibragimoglu est une affaire grave.
« Nous sommes très préoccupés par le fait qu’une personne engagée dans la promotion et la défense de la liberté religieuse ait été détenue sans motif apparent, a-t-il déclaré à ANN. Nous espérons que l’appareil judiciaire de l’Azerbaïdjan agira en conformité avec les principes des droits de l’homme tels qu’énoncés dans les documents et accords internationaux » y compris ceux des Nations unies, dont fait partie l’Azerbaïdjan.
Le bureau de Bakou de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) suit de très près le cas d’Ibragimoglu. « Nous le connaissons comme participant à plusieurs rencontres et conférences de l’OSCE et comme défenseur des droits de l’homme, » a déclaré le 4 décembre à l’agence Forum 18 Branislav Solovic, chargé de la dimension humaine dans ce bureau. « C’est pourquoi nous observons étroitement cette affaire. »
John Graz a dit que l’IRLA aussi suivrait cela de très près. Lors du voyage qu’il doit faire prochainement à Moscou, il rencontrera le directeur régional de l’IRLA, Victor P. Krushenitsky, afin de discuter de l’évolution du cas d’I. Ibragimoglu.
« Nous faisons de notre mieux pour lui garantir un traitement équitable et la justice, » a dit J. Graz.
Fondée en 1893, l’IRLA a d’abord été établie aux États-Unis par des membres de l’Église adventiste du septième jour. Organisation non sectaire, elle fait la promotion des principes de la liberté religieuse pour tout le monde, partout dans le monde.
Situé en bordure de la Mer Caspienne et entre l’Iran et la0 Russie, l’Azerbaïdjan compte plus de 7 millions d’habitants, dont 3 % seulement se disent liés à une Église chrétienne. La constitution azerbaïdjanaise affirme le droit pour chacun de choisir et de pratiquer sa religion.