Toutes les histoires ont un héros. D'une manière ou d'une autre, il y a toujours une personne exceptionnelle et que l'on admire. Il donne le meilleur de lui-même pour aider les autres et/ou les circonstances actuelles et futures.
Nous les trouvons dans les romans, les films et même dans la Bible. Peut-être vous a-t-on déjà posé cette question : « Qui est votre héros ? » Les réponses peuvent varier : parents, grands-parents, frères et sœurs, mentors, et même des artistes de la musique contemporaine.
J'ai plusieurs héros dans ma vie. Mon père, bien sûr, mais plusieurs autres personnes ont mêlé leur vie à la mienne d'une manière qui a façonné celui que je suis aujourd'hui.
Les gens pensent que je suis un extraverti. En réalité, je suis un introverti. Je déteste diriger, je n'aime pas être devant une audience, et je ne possède pas cette grande qualité pour laquelle les gens me connaissent. Cependant mes héros ont réussi à m’encourager à rester engagé dans la mission de l'Église.
Cela semble simple mais j’ai compris depuis que c'est profond. Je peux dire que sans le temps et l'intérêt sincère que ces héros m'ont largement accordé, je ne ferais pas ce que je fais aujourd'hui.
Une partie de mon travail consiste à écouter les jeunes et les jeunes adultes dont beaucoup étaient des membres très actifs. Ces conversations ont souvent un thème récurrent abordé dans un dialogue récent. Pour l’oreille indiscrète, cela ressemble peut-être à un discours hargneux sur l'Église. Mais, derrière les mots distants et détachés des laissés pour compte, j'ai perçu la nostalgie d’entrer en relation comme auparavant avec mes héros, et l'espoir de recevoir plus – plus d'appartenance, de valorisation, d'appréciation et plus de Jésus, de toutes parts.
Peut-être avez-vous l'impression d'avoir entendu les statistiques sur la jeunesse adventiste une fois de trop. Puis-je vous demander de les entendre une fois de plus, tout en gardant ce qui vient d’être dit à l'esprit, de la part d'un surprenant délégué à la jeunesse comme moi ?
Voyez-vous, l'Église adventiste a toujours été une partie déterminante de mes expériences de vie : les cultes en famille, l'école du sabbat hebdomadaire, les clubs des aventuriers et des explorateurs, le baptême, l'éducation adventiste, les voyages missionnaires, les postes de dirigeants, et maintenant le fait de travailler pour la dénomination.
Dans tout cet adventisme, on attendait de moi, et on attend de moi, que je sois « discipliné » et que je sois un « disciplinaire », prêt à présenter Jésus et le mouvement adventiste aux autres.
Je dois dire que la majeure partie de mon parcours est au mieux bipolaire. Mon adventisme est basé sur une exposition précoce à la Bible et aux livres d'Ellen G. White comme La Tragédie des siècles, Le meilleur chemin, et Jésus-Christ, pour lesquels je suis reconnaissant. Au fil du temps, une relation très réelle avec Dieu s'est tissée, expérience après expérience. Pourtant, la vie que je mène en tant que membre d'une église locale/employé de l’Église et ma vie de tous les jours peuvent souvent être en conflit à cause des personnes avec lesquelles je me lie d'amitié, de mon style de vie ou de ma vision des croyances fondamentales en général. J'ai de l'empathie pour mes amis qui étaient très actifs dans leur église locale ou qui travaillaient pour l'Église. Ils sont incapables de faire face aux lacunes et aux incohérences dans la façon dont notre Église organise, prend des décisions et met en œuvre des stratégies pour les membres du monde entier. Je sais... je sais... cela commence à ressembler à une attaque, mais attendez la suite.
C'est un honneur pour moi d'être délégué à la 61ème session de la Conférence générale, et cela me permet de faire partie du processus de prise de décision de l'Église mondiale. Mais en même temps, je connais les limites d'être un représentant pour une seule session mondiale qui a lieu tous les cinq ans environ. En tant que jeune délégué, je dois tenir compte du pouvoir de ma voix et de celle des jeunes de mon groupe d'âge.
Les statistiques sur les moins de 30 ans pour la délégation de ma division d'origine sont de 1,23 %, alors que le pourcentage global des moins de 30 ans pour la session de la Conférence générale est de 2,7 %. Les délégués de moins de 39 ans ne représentent que 13 % du total des 2 671 délégués présents en présentiel et virtuel. Je sais que les circonstances du monde réel et l'accès limité aux visas après la COVID peuvent affecter ce chiffre, mais je ne peux m'empêcher de penser à ce que ces statistiques signifient dans la vie de tous les jours.
Le nombre limité de représentants de la jeunesse signifie que nous ne sommes pas à la table des décisions, et moins de voix s'élèvent donc pour faire connaître les besoins de groupes d'âge spécifiques.
Cela a un impact à long terme encore plus important sur l'Église lors des réunions des comités locaux. Le plus souvent, ma génération (ou la suivante) est moins impliquée à ces niveaux de décision. Pour être honnête, être un délégué à la session de la Conférence générale n'a pas le même impact que d'avoir des jeunes actifs dans les comités exécutifs, les conseils d'administration et autres comités qui peuvent faire ou défaire ce qu'est l'Église dans sa forme la plus pure dans la communauté locale.
Depuis 2010, des appels ont été lancés pour remédier à la démographie disproportionnée de la délégation de la session de la Conférence générale en termes d'âge.1 Depuis, plusieurs organisations ont partagé des données sur les raisons pour lesquelles les Millenniaux et la génération Z ont tendance à quitter l'Église et sur la meilleure façon de construire une culture qui encourage les jeunes à participer activement à la mission de l'Église.
Dans sa présentation « Quitter l’Église : faits et chiffres sur la rétention des membres », David Trim présente des données sur la perte significative de membres en une demi-décennie et souligne ensuite que ce sont les jeunes adultes qui sont les plus susceptibles de se désengager de l'Église.2 Il peut être facile de regarder cela de manière pessimiste, mais nous devons prendre position et faire connaître les besoins de ces groupes d'âge plus jeunes. La discussion et la prière sont importantes, mais nous ne devons pas tomber dans l'effet du spectateur, et devenir des observateurs de cette situation. Comme le fait remarquer l'ancien Allan Martin, « Pour briser l'effet spectateur, je vous déclare héros potentiel... »3
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1 https://adventistreview.org/2010-1525/2010-1525-3/
2 https://www.adventistarchives.org/nap-rrs-dt-2016-1.pdf
3 https://www.ministrymagazine.org/archive/2008/07/making-a-difference-with-young-adults
En tant que délégué à la session 2022 de la Conférence générale, je suis ravi de représenter les jeunes de ma division et de prendre part aux discussions. J'espère et je prie pour que, dans toutes les discussions auxquelles je participerai, je fasse ma part pour faire connaître les besoins non seulement de mon groupe ethnique, mais aussi de ceux qui sont les plus proches.
Néanmoins ce que j'espère vraiment trouver à cette session, ce sont des héros. Des héros qui sont prêts à rendre l'Église pertinente pour les jeunes en les aidant à voir LEUR pertinence dans et pour leur église locale. Des héros qui prêteront leur voix aux jeunes qu'ils connaissent au fur et à mesure que ces derniers trouvent leur voix dans l'Église. Des héros qui donneront aux jeunes les opportunités qui m'ont été données... et plus encore. Des héros qui suivent la voie de notre héros par excellence, Jésus, en montrant aux prochaines générations d'adventistes du septième jour du monde entier comment s'épanouir au sein de l'Église. Si vous êtes intéressé, je suis sûr que les jeunes de votre église locale aimeraient le savoir.