L’expert en matière d’administration, Hamel, exhorte les dirigeants adventistes à encourager l’innovation

Une des figures de proue du monde des affaires parmi les intervenants de la session LEAD, à la Conférence Générale

Silver Spring, Maryland, United States | Mark A. Kellner/Adventist Review and Ansel Oliver/ANN

Un des cerveaux les plus brillants de la Silicon Valley, a lancé un défi aux 400 dirigeants mondiaux de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour, leur enjoignant de créer un climat propice aux innovations à chaque niveau de la dénomination.

« Je pense que l’aspiration est la meilleure assurance  contre le manque d’à-propos, » a déclaré ce penseur en matière d’administration, Gary Hamel, dans son discours-programme à la session de LEAD (Leadership Education And Development), qui s’est déroulé le 11 Octobre, en amont de l’ouverture du Conseil Annuel de la Conférence Générale. « Aucune organisation ne surclasse ses propres aspirations. »

Hamel, qui a été cité par le Wall Street Journal comme étant le penseur le plus influent du monde en matière d’administration, a encouragé les dirigeants à prêter attention aux changements qui s’opèrent auprès de leurs mandants. De manière générale, a-t-il déclaré, la société est en train de changer son point de vue et son interaction avec les institutions, dont l’Eglise, ce qui a pour résultat de rendre ces institutions moins efficaces : « Chaque organisation qui remporte du succès, le fait jusqu’à ce qu’il en soit autrement, » ajoutant, « en tant qu’être humain nous sommes tous enclins à nous voiler la face. »

Le programme LEAD est né d’un effort visant à introduire les innovations et les meilleures pratiques actuelles en termes d’administration, auprès des têtes pensantes de l’Eglise Adventiste Mondiale.

Hamel est le fondateur de Strategos, une firme de consultants en matière d’administration à l’échelle internationale. Parmi ses ouvrages, on retrouve « What Matters Now » (Qu’est qui a le plus d’importance, actuellement), un guide pour l’édification d’organisations qui prospèrent malgré les incertitudes et les priorités fluctuantes.

Il a vivement encouragé les dirigeants adventistes à faciliter l’expérimentation et le changement au sein des rangs de l’organisation : « En fin de compte, le rythme des changements dépend du degré d’expérimentation qui se produit au sein de l’organisation, » a déclaré Hamel. « Le rôle de chaque leader est de s’assurer que le changement soit perçu comme étant plus excitant que son contraire. »

Hamel a rappelé à son auditoire que bien que les vérités divines étaient éternelles, la structure des organisations chargées de les partager, devait quant à elle s’adapter à l’époque : « Nous n’adorons pas les traditions, nous adorons un Seigneur qui est ressuscité, » a-t-il déclaré.

Puisant de son expérience de consultant au sein de l’épicentre de l’industrie de la haute technologie américaine, la très réputée « Silicon Valley », une région entre San José et San Francisco, dans l’état de la Californie, il a fait ressortir que Google s’évertuait à conduire 5000 expériences chaque année, dans le seul but d’améliorer la recherche informatique technologique de la firme, dans l’espoir qu’un grand nombre pourrait produire des résultats pour la firme.

« En fait, chaque grande corporation a un laboratoire destiné à l’innovation à Silicon Valley, a-t-il déclaré. « Il se pourrait que l’Eglise Adventiste ait besoin également d’un laboratoire destiné à l’innovation ! »

Hamel a déclaré que bien que l’Eglise soit engagée à proclamer la rédemption, le renouveau et la réconciliation, il arrive un moment où les programmes, la politique et les pratiques établis, obscurcissent le message lui-même.

« La seule façon de déterminer si votre engagement est réel dépend de votre volonté à sacrifier certaines de ces habitudes, certaines de ces structures pour honorer cet engagement, » a-t-il déclaré.

G. T. Ng, le secrétaire exécutif de l’Eglise Adventiste Mondiale, a déclaré que la précédente présentation de Hamel au département du secrétariat avait fait naître chez eux l’idée de l’inviter au Conseil Annuel de cette année, et Ng d’ajouter que l’Eglise pourrait apprendre des messages de  Hamel.

« L’Eglise à divers niveaux pourrait en faire plus pour surmonter l’inertie face aux changements en termes de méthodologie, afin de maximiser l’utilisation de la technologie et de rester au coude à coude avec un monde toujours en mutation, » a déclaré Ng. « Nous pourrions probablement faire mieux si nous donnions plus de moyens dans les rangs pour accomplir la mission, en enlevant ou en réduisant  la paperasserie ou la bureaucratie. Au secrétariat nous avons déjà pris des mesures en ce sens. La démarche de la Division du Pacific Sud qui a été de réduire le personnel, pour pouvoir allouer plus de fonds pour les missions est un très bon exemple. »

La conférence LEAD a débuté Jeudi après-midi avec des présentations majeures sur les recherches axées sur le message sanitaire de l’Eglise.

Fred Hardinge, un directeur adjoint du département santé de la dénomination, a présenté des évidences scientifiques, qui confortaient le message sanitaire adventiste. Après avoir cité plusieurs études qui soutenaient les divers points mentionnés, il a fait ressortir que se contenter de présenter une éducation sanitaire, n’était pas suffisant.

« Ce message ne doit pas être séparé du message évangélique. Quelques-uns des facteurs de notre message sanitaire pour s’assurer une bonne santé ont été confirmé par la science, mais même aujourd’hui, le scientifique le plus doué et le plus averti ne peut pas ramener un mort à la vie, » a déclaré Hardinge. « Jésus est le seul qui soit capable de donner la vie et le seul qui soit capable de donner la santé. »

Kathleen Kuntaraf, une autre adjointe de ce département, a évoqué comment les principes de santé adventiste pouvaient aider à lutter contre les maladies non-transmissibles. « Dieu se soucie réellement de nous et nous a donné cet ensemble holistique pour notre propre bien. » « Cependant, la lutte entre le bon et le mauvais choix en ce qui concerne notre santé, est un phénomène continu. »

Et Peter Landless, qui a récemment pris les commandes de ce département a fait remarquer l’importance qu’il y avait à partager l’éducation sanitaire avec le monde, en ces temps de la fin : « Le monde doit affronter des défis inédits que ce soit dans les pays développés ou au sein des économies émergentes, face à des maladies telles l’obésité, le diabète dit de type 2, l’hypertension, les maladies liées au tabac et les maladies artérielles coronariennes. Nous sommes appelés à faire  non seulement preuve de tempérance dans nos vies et à utiliser cet avantage sanitaire qui nous a été si généreusement donné mais aussi à le partager avec un monde brisé et mourant. »

Pour faire suite au message délivré par Hamel, le vendredi matin, des cas hypothétiques et réels en termes d’administration ont été présentés aux dirigeants. Une équipe d’étudiants comédiens de l’Université Adventiste de Washington ont présenté un sketch dépeignant les arguments entre « Evan Keel Church » et le membre « Youneeda Change », demandant à l’auditoire qu’elle  était la meilleure façon de mettre en branle un changement.

Deux autres cas d’études, quoique hypothétiques, ont démontré les défis auxquels doivent faire face les dirigeants. Un était axé sur un hôpital adventiste qui avait été jadis parmi les meilleurs mais qui avait depuis rencontré beaucoup de difficultés et l’autre cas mentionnait un pasteur dynamique, qui élevé à un rang de dirigeant, se trouva incapable d’obtenir de la coopération et commença donc à s’imposer tel un rouleau compresseur. Pour chacun de ces cas, les questions de l’auditoire avaient pour but d’amener les dirigeants à mieux appréhender comment gérer et améliorer de telles situations.

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