Crédit photo : Conférence générale des adventistes du 7e jour
Silver Spring, Maryland, United States | Maryellen Hacko, ANN

Un peu plus de six mois après avoir présenté son premier rapport sur la trésorerie lors du concile annuel de la Conférence générale (GC) en octobre de l’année dernière, Paul Douglas, trésorier de la Conférence générale des adventistes du septième jour, a présenté son deuxième rapport lors du concile de printemps 2022 qui s’est tenu cette année virtuellement du 12 au 13 avril.

Dans l’ensemble, le rapport a révélé que l’Église se remet de l’incertitude financière, en grande partie grâce aux membres qui ont fidèlement retourné la dîme et apporté les offrandes. Il a également souligné les défis actuels et futurs, notamment le conflit géopolitique et la volatilité des devises. 

Le recouvrement financier suite à la COVID-19

L’activité financière de 2021 a été comparée à celle de 2019 et 2020. Étant donné l’impact économique de la COVID-19, nous considérons 2019 comme la dernière année « normale » et la comparaison avec cette année nous donne un aperçu de la façon dont notre situation financière se rétablit », a expliqué le trésorier. 

Concernant la dîme et les offrandes – qui représentent un total de 72 % des revenus de l’Église pour 2021 – le rapport de Paul Douglas a montré que si la dîme est restée stable depuis 2019, les offrandes en 2021 étaient inférieures de 4,89 % à celles de 2019. Néanmoins, ce chiffre est un bon résultat compte tenu de la diminution notable des offrandes pendant le pic de la COVID-19. En comparaison, les offrandes ont augmenté de 14,15 % en 2021 par rapport à 2020. 

Dans l’ensemble, le rapport a montré que les recettes de 2021 s’élevaient à 223 336 214 USD et les dépenses à 193 997 069 USD. « En 2021, nous avons fait un profit d’un peu plus de 29 millions de dollars pour lequel nous louons le Seigneur », a déclaré Paul Douglas. Ce dernier a souligné l’importance de placer ce profit dans son contexte en comprenant les principaux facteurs qui ont conduit à ce résultat avantageux.

« Il y a trois facteurs clés qui expliquent ce profit important et positif », a-t-il déclaré. « Tout d’abord, nous disposons d’une maturité de fonds sans restriction de 15,3 millions de dollars. Nous avons également réalisé des économies sur les coûts de fonctionnement du bureau, et bien sûr, l’augmentation tangible des dîmes et des offrandes a également joué un rôle. »

Les dépenses les plus basses en 20 ans

Faisant état du plafond des dépenses de fonctionnement de l’Église, Paul Douglas a passé la parole à Ray Wahlen qui occupe le poste de trésorier adjoint de la Conférence générale des adventistes du septième jour. Ray Wahlen a rapporté que la Conférence générale n’a fonctionné qu’à 73,31% de son plafond approuvé pour ses dépenses de bureau pour 2021.

« C’est le niveau le plus bas (en termes de pourcentage du plafond) que nous ayons vu depuis la création de cette mesure il y a plus de vingt ans », a-t-il déclaré. « Nous louons le Seigneur pour ce résultat ! »

Ce résultat positif est en grande partie dû à la fidélité des membres qui ont reversé la dîme tout au long de l’année 2021. « Notre Seigneur a gracieusement et providentiellement augmenté la dîme mondiale à plus de 2,6 milliards de dollars au moment où nous avions projeté la possibilité de 500 millions de dollars ou moins », a expliqué Ray Wahlen. « Cette divergence a conduit à la différence significative entre les dépenses de la GC et le calcul du plafond de fonctionnement en fin d’année. »

Les économies financières dues au maintien des restrictions de voyage liées à la pandémie de la COVID et à la décision de ne pas pourvoir à certains postes vacants qui se sont ouverts au cours de l’année ont également contribué à ce résultat.

Introduction de nouveaux règlements d’intervention d’urgence

L’un des points clés du rapport du trésorier était la facilité avec laquelle l’Église mondiale pourrait répondre et survivre à une autre catastrophe mondiale comme la COVID-19. Il a fait référence à la décision du Concile annuel de 2020 de mettre à jour les règlements de l’Église concernant les fonds de roulement et la liquidité.

« La Conférence générale a choisi d’adopter rapidement une nouvelle politique qui se concentre sur la facilité avec laquelle une organisation est capable de répondre à une urgence afin que ses activités missionnaires ne soient pas perturbées », a-t-il déclaré. « Un nouveau calcul pour le fonds de roulement et les actifs liquides est entré en vigueur le 1er janvier 2022, avec une adoption anticipée encouragée. »

Selon le rapport, la recommandation faite à toutes les entités de l’Église prévoit un minimum de six mois disponibles pour le fonds de roulement et un minimum de trois mois pour les actifs liquides. « Cette nouvelle mesure est présentée à la fois sous la forme d’un montant disponible et de la durée pendant laquelle ces ressources dureraient même si les revenus venaient à manquer », a-t-il expliqué.

Le comité de planification stratégique et du budget a recommandé que la Conférence générale adopte respectivement des minimums plus élevés de douze et neuf mois, et le comité exécutif de la GC a accepté la proposition. « Ceci est à la lumière du rôle unique que joue la Conférence générale en fournissant une source régulière de crédits au champ mondial et en maintenant une liquidité adéquate pour le système financier de l’Église », a déclaré Ray Wahlen.

Dollar américain, conflit géopolitique, considérations internationales

Bien qu’il y ait eu un rebondissement dans la situation financière globale de l’Église mondiale, Paul Douglas a souligné que ce n’était pas universel. Alors que la plupart des divisions (environ 75 %) ont retrouvé les niveaux de dîme d’avant la COVID, beaucoup ont encore des difficultés avec les offrandes. 

« Quelques divisions et champs rattachés montrent des augmentations positives des offrandes par rapport à 2020 et 2019. Cependant, ces données pour ces augmentations sont légèrement inférieures à celles liées à la dîme », a-t-il déclaré. « Les rebonds enregistrés sont confrontés à une nouvelle menace, car le conflit géopolitique actuel a des répercussions économiques dans le monde entier. »

Paul Douglas a en outre souligné que l’Église adventiste, étant une organisation internationale, est sensible au comportement des monnaies mondiales. 

« Lorsque les monnaies locales deviennent plus fortes par rapport au dollar américain, il en résulte un montant plus élevé de la dîme et des offrandes à la GC. En revanche lorsque ces monnaies sont plus faibles, le résultat est un montant plus bas », a-t-il expliqué.

En 2021, environ 80 % des dîmes et des offrandes à la GC non basées sur le dollar américain ont été affectées par les différences de devises. Il s’agissait du réal brésilien, du peso mexicain, de l’euro, du won coréen, du dollar australien et du peso philippin, tous plus faibles que le dollar américain.

« Cette année, en 2022, nous constatons que le réal brésilien, le peso mexicain et le dollar australien ont tendance à se renforcer, tandis que l’euro, le won coréen et le peso philippin continuent de s’affaiblir », a-t-il déclaré. 

Défis futurs

« L’Église n’est pas à l’abri des réalités économiques prédominantes et des turbulences que ces réalités créent alors que nous nous engageons dans le mandat évangélique de dire au monde », a déclaré le trésorier, en soulignant cinq défis auxquels l’Église adventiste continue de faire face :

  1. Trouver un équilibre entre croissance et stabilité
  2. Assurer un fonds de roulement et des liquidités suffisants
  3. Tendre vers des niveaux plus élevés d’autosuffisance
  4. Composer avec les incertitudes dues aux conflits géopolitiques, à la volatilité des devises et aux changements dans les cadres réglementaires.
  5. Comprendre les changements de paradigme provoqués par les événements de crise, les nouvelles technologies et les changements dans les modes de pensées générationnelles.

Il a terminé son exposé avec un encouragement tiré du livre de Peter F. Drucker, Managing in Turbulent Times, dans lequel il dit :

« Le plus grand danger en période de troubles n’est pas le trouble. C’est d’agir avec la logique d’hier. Une période de trouble est aussi une période de grandes opportunités pour ceux qui peuvent comprendre, accepter et exploiter les nouvelles réalités. C’est avant tout une période d’opportunités pour le leadership. »

Paul Douglas a continué à souligner l’importance de se tourner vers le leadership continu de Dieu en citant Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste du septième jour : « Nous n’avons rien à craindre de l’avenir, si ce n’est d’oublier les enseignements du Seigneur et la manière dont il nous a conduits dans le passé. »

Il a encouragé tous les membres en disant : « Je veux vous soumettre à votre entendement, ainsi qu’à moi, en tant que corps de croyants connu sous le nom d’Église adventiste du septième jour, que le plus grand de tous les dangers pour nous en ces temps de troubles est d’oublier que le Maître de la mer est dans le bateau. Nous ne devons pas oublier que nous avons été mandatés pour Sa mission. »

Paul Douglas a terminé son rapport en rappelant aux auditeurs ce grand passage de l’Écriture que l’on trouve en Philippiens 1.6 : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ. »

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