Le trésorier de la Conférence générale, Paul H. Douglas, a présenté le rapport de la trésorerie le mardi 7 juin 2022 durant la séance plénière de l'après-midi. Photo : Tor Tjeransen/Adventist Media Exchange (CC BY 4.0)
St. Louis, Missouri, United States | Maryellen Hacko, ANN

Mardi après-midi, lors de la 61e session de la Conférence générale (CG), le directeur financier/trésorier de la CG, Paul Douglas, a présenté son rapport de trésorier, donnant un aperçu de la situation financière et des performances de l'Église adventiste du septième jour au cours des sept dernières années.

Paul Douglas a commencé sa présentation en reconnaissant que la position financière actuelle de l'Église ne serait pas atteinte sans la direction et la providence constantes de Dieu – non seulement au cours des sept dernières années, mais depuis que l'Église adventiste a été établie en 1863.

« En 1863, lorsque la Conférence générale a été organisée, les registres nous disent qu'il y avait 125 églises déclarant une dîme totale de 8000 $ », a-t-il dit pour commencer. « Près de 160 ans plus tard, avec plus de 90 000 églises, les données indiquent environ 2,7 milliards de dollars de dîme, 1 milliard de dollars d'offrandes des églises locales et 81 millions de dollars d'offrandes pour les missions mondiales. Ceci, mes amis, est l'argent de Dieu à utiliser pour la mission qu'il nous a confiée. »

« Quel privilège est le nôtre de nous associer au Divin ! » s’est-il exclamé.

SITUATION FINANCIÈRE ET PERFORMANCE 2015-2019

Selon son rapport, le dernier quinquennat a vu de modestes augmentations dans la dîme mondiale et les offrandes pour les missions, bien que considérablement moins qu’à la période quinquennale précédente. Si 12 milliards de dollars ont été reversés sous forme de dîme de 2015 à 2019, soit une augmentation de 6% par rapport à 2010-2014, le total de la dîme mondiale du quinquennat précédent a augmenté de 32 %. En comparaison, 429 millions de dollars ont été retournés en offrandes pour les missions mondiales de 2015 à 2019, soit une augmentation de 3% par rapport à 2010-2014, bien que ce quinquennat précédent ait connu une augmentation de 37%.

« Les dons pour les missions mondiales ont connu un déclin constant au fil des ans », a expliqué le trésorier. « Aujourd'hui, pour chaque dollar de dîme reversé par les membres d'église, une moyenne de 3,5 cents est donnée pour les offrandes pour la mission mondiale. Dans les années 1930, l'apogée des dons pour les missions mondiales, la moyenne était de 60 cents. »

Malgré une augmentation seulement modeste des dîmes et des offrandes, la situation financière globale de l'Église à la fin de 2019 était positive. À la fin de 2019, le solde des liquidités et des investissements détenus par la CG était de 344 millions de dollars, soit une augmentation de 7,9 % par rapport au début du quinquennat en 2015. En outre, l'actif total a augmenté de 5,6 % pour atteindre 513 millions de dollars, et le passif total a diminué de 7,1 % pour atteindre 462 millions de dollars.

Le total des revenus et des gains pour le quinquennat était une moyenne annuelle de 243 millions de dollars, dont plus de 70% provenaient de la dîme et des offrandes. Parallèlement, les dépenses totales se sont élevées en moyenne à 240 millions de dollars, dont 32,3 % ont été affectés aux divisions mondiales, aux institutions de la CG et à la fenêtre 10/40. Pour une ventilation plus complète, vous pouvez lire le rapport complet du trésorier.

SITUER L'ÉGLISE PENDANT LA COVID

Après avoir exposé la situation financière globale de l'église de 2015 à 2019, Paul Douglas a reconnu les difficultés liées à la COVID durant la première moitié du nouveau quinquennat – notamment la menace pour la vie, les confinements généralisés et les fermetures d'églises empêchant « le flux des dîmes et des offrandes », ainsi que la possibilité pour de nombreux membres de donner en raison des perturbations commerciales ou des pertes d'emploi.

« L'effet de la pandémie ne s'est pas limité à la menace pour la vie humaine ou le bien-être économique. La COVID a également été une menace pour le maintien de la communion de notre Église, dans la mesure où de nombreux bâtiments restent fermés plus de deux ans après », a-t-il déclaré, reconnaissant également les nombreux membres fidèles qui « ont attendu que la situation s'améliore pour verser leurs fonds ».

Paul Douglas a reconnu que les dirigeants de l'Église ont recherché la sagesse dans la prière en réponse à la pandémie et ont pris la décision de « survivre à la crise sans affecter la mission fondamentale ». Plus précisément, cela signifiait ne pas suspendre les crédits financiers aux divisions, aux unions et aux institutions, mais plutôt réduire les coûts administratifs grâce à de multiples stratégies, notamment : suspendre tous les voyages, autoriser le personnel à travailler à domicile, tenir des réunions sur Zoom, reporter les augmentations de salaire et réduire certains avantages, et revoir et ajuster le budget de fonctionnement, entre autres.

« Nous louons Dieu de ce que la mission principale n'ait pas été affectée négativement en 2020, car la Conférence générale avait préservé un niveau adéquat de fonds de roulement et de liquidités qui lui ont permis de résister à la récession financière », a déclaré le trésorier. « Nous louons Dieu et lui accordons tout le mérite car il a prodigué les conseils nécessaires pour que tout cela soit possible ! »

SITUATION FINANCIÈRE ACTUELLE–2021

En comparant la situation financière de l'Église mondiale à la fin de 2021 par rapport à 2019, Paul Douglas a souligné « l'image des bénédictions de Dieu qui se dessine », et la façon dont l'Église a rebondi malgré la récession financière de 2020.

Le solde de l'encaisse et des investissements pour 2021 était de 414 millions de dollars (augmentation de 20,3 % par rapport à 2019), l'actif total était de 594 millions de dollars (augmentation de 15,9 %), le passif total était de 62 millions de dollars (augmentation de 23,1 %) et l'actif net total était de 532 millions de dollars (augmentation de 15,1 %). À la fin de 2021, 69,6 % et 77,8 % de l'actif total et de l'actif net étaient respectivement détenus sous forme de liquidités et d'investissements.

Le total des revenus et des gains pour 2021 était de 270 millions de dollars, dont environ 60 % provenaient des dîmes et des offrandes, tandis que le total des dépenses était de 215 millions de dollars, dont 32,4 % pour les crédits divisionnaires, les institutions de la CG et la fenêtre 10/40. Cette position est globalement plus positive que la moyenne rapportée pour le quinquennat 2015-2019. En outre, la CG a déclaré 97,61 % du fonds de roulement recommandé et 112,61 % des liquidités par rapport aux engagements pour 2021, ces deux mesures étant plus élevées qu'en 2019.

Enfin, 2021 a montré un gain positif d'un peu plus de 29 millions de dollars pour le principal fonds d'exploitation de la CG. L'un des principaux moteurs de ce gain a été une distribution importante provenant de la succession d'un membre, les économies réalisées grâce à la réduction des coûts de fonctionnement en 2020 et les augmentations positives des dîmes et des offrandes.

Plutôt que d'utiliser la manne de cette grande distribution pour équilibrer le budget de l'Église, le trésorier a expliqué comment son équipe était « convaincue que Dieu testait notre détermination et notre volonté d'être audacieux dans la recherche de moyens innovants et percutants pour s'engager dans la mission. »

Cette conviction a conduit à la naissance du « Fonds d'impact sur la mission », qui soutiendra les initiatives locales de « J’irai » dans le monde entier en accordant des ressources financières aux projets missionnaires organisés par les églises locales. Pour en savoir plus sur ce fonds d'impact sur la mission et sur la manière de postuler, lisez notre article ici.

PERSPECTIVE FINANCIÈRE GLOBALE

Le rapport du trésorier de cette année mettait l'accent sur la nature globale de la structure financière et opérationnelle de l'Église, y compris la manière dont les fonds sont distribués pour la mission, et l'impact des devises et des marchés mondiaux sur les fonds reçus par le CG. Ces points ont été discutés tour à tour.

i. FINANCEMENT DES DIVISIONS, INSTITUTIONS ET PROGRAMMES MISSIONNAIRES

Chaque année, la CG fournit des crédits réguliers et spéciaux pour soutenir le travail de ses divisions et des champs rattachés pour le travail dans leurs territoires, institutions et activités respectifs dans la fenêtre 10/40. En 2021, 67,6 millions de dollars ont été distribués et ce montant est resté relativement stable chaque année de ce quinquennat jusqu'à présent.

En plus de financer le travail des divisions et des institutions, le programme de la mission mondiale administré par le Bureau de la mission adventiste vise spécifiquement à atteindre les personnes qui n'ont pas encore reçu le message de l'Évangile. De 2015 à 2019, 5 467 projets ont été financés par un total de 50,7 millions de dollars, faisant appel chaque année à 1600 missionnaires qui ont pénétré de nouveaux territoires. Le financement a été réparti entre la CG (41%), les divisions (17,6%), les unions (15%), les champs locaux (20,1%) et d'autres sources (6,3%).

Paul Douglas a mentionné le travail du département des ressources humaines pour les missionnaires et la liaison entre la CG et les divisions pour l'emploi des personnes effectuant un service international (ISE) [International Personnel Resources and Services (IPRS)] de la CG. Il a souligné que le Conseil de mission de la CG a récemment voté une proposition visant à recentrer les ressources disponibles pour l'IPRS selon de nouveaux critères qui cibleront les groupes de population non atteints dans le monde. Pour plus d'informations sur cette « réinitialisation de la mission », lisez notre article ici.

Dans son rapport, le trésorier a également souligné le travail important du Service de vérification de la Conférence générale (GCAS) à travers le monde, qui nécessite la deuxième plus grande allocation du budget de la CG – à 6,7%, soit environ 22,6 millions de dollars par an. Cette somme est utilisée pour employer environ 300 professionnels dans 45 pays qui servent les institutions à tous les niveaux de l'Église, y compris les écoles et les collèges, les agents d’ADRA, et d'autres projets.

Enfin, le sujet de la parité de la dîme a été abordé, parité décidée lors du concile annuel de 2019 et qui concernera les 13 divisions. En termes simples, pour compenser le taux de dîme disproportionné historiquement exigé par la division nord-américaine, un taux global nouvellement établi de 3 % de dîme par an a été mis en œuvre pour les 12 autres divisions, contre 2 % à raison d'une augmentation de 0,1 % par an sur 10 ans. Pour en savoir plus à ce sujet, lisez notre article ici.

ii. MARCHÉS FINANCIERS, INFLATION ET PERSPECTIVES.

Poursuivant la discussion sur la nature mondiale de la structure et des perspectives financières de l'Église, Paul Douglas a présenté un bref aperçu des changements observés sur les marchés financiers mondiaux ces dernières années. Le dollar américain s'est renforcé de 2015 à 2021, ce qui signifie qu'environ 80 % des fonds reçus par la CG en provenance de certains pays ont été diminués par la fluctuation de six grandes devises : le réal brésilien, le peso mexicain, l'euro, le won coréen, le dollar australien et le peso philippin. « Cela a réduit notre capacité à fournir un soutien accru à l'Église mondiale », a-t-il expliqué.

Malgré cela, les marchés financiers généralement positifs ont fourni un soutien suffisant pour les opérations financières de l'Église tout au long de 2020-2021. Pour l'avenir, cependant, la toile de fond inflationniste provoquée par les plans de relance gouvernementaux pendant la pandémie, ainsi que le conflit entre la Russie et l'Ukraine, a changé le paysage financier et pourrait poser des défis futurs.

« Cela a été le début d'un cycle d'inflation qui fait actuellement rage », a expliqué Paul Douglas. « Les coûts de la main-d'œuvre, les coûts d'entretien, les dépenses de fonctionnement et les matériaux sont tous devenus plus chers pour l'Église ainsi que pour ses membres. »

Il a également noté que la crise ukrainienne a mis une pression accrue sur les coûts, et que le monde semble « caréner d'une crise à l'autre, ce qui est sûrement, mes amis, un signe de la fin des temps. »

« L'Église n'est pas à l'abri des réalités économiques dominantes et des turbulences que ces réalités créent alors que nous nous engageons dans le mandat évangélique », a déclaré Paul Douglas. Il a ensuite exposé cinq défis auxquels l'Église adventiste devra faire face à l'avenir :

1. Trouver un équilibre entre croissance et stabilité

2. Assurer un fonds de roulement et de liquidités suffisants

3. Progresser vers des niveaux plus élevés d'autosuffisance

4. Faire face aux incertitudes dues aux conflits géopolitiques, à la volatilité des devises et aux changements dans les environnements réglementaires

5. Comprendre les changements de paradigme provoqués par les événements de crise, les nouvelles technologies et les changements de génération.

Le trésorier a terminé son rapport en encourageant les membres à dire que « quels que soient les défis énumérés et les autres qui apparaîtront, nous sommes assurés que Dieu est avec nous... En nous associant à Dieu, nous n'avons rien à craindre, pas même l'échec. Jésus rient mes amis, impliquons-nous et achevons cette œuvre, non par notre force, ni par notre puissance, mais par l'Esprit, dit le Seigneur (Zacharie 4:6). »

Pour lire le rapport complet du trésorier présenté lors de la session 2022 de la Conférence générale, téléchargez-le ici ou regardez la retransmission en direct ici.

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