Au Japon, la 10ème conférence d’APACT s’est donnée pour objectif de combattre l’épidémie de tabagisme qui sévit en Asie

Northern Asia-Pacific Division

Au Japon, la 10ème conférence d’APACT s’est donnée pour objectif de combattre l’épidémie de tabagisme qui sévit en Asie

Le secrétaire-général, adventiste de son état, remet au goût du jour, au sein de l’organisation, l’héritage de l’Eglise en termes de tempérance

Les défenseurs de la santé publique dans la région de l’Asie et du Pacifique souhaiteraient que le tabac soit exclu des produits couverts par un éventuel accord régional de libre-échange.

Cet accord de partenariat Trans-Pacifique, viendrait mettre un bémol aux efforts faits au niveau international, dans le but de limiter les campagnes publicitaires des compagnies de tabac dans la région, selon une déclaration de l’ Asia Pacific Association for the Control of Tobacco (APACT), émise le 20 Août dernier.

Cet appel a été lancé au cours de la 10ème conférence d’APACT qui a attiré plus de 700 délégués, dont font partie les adventistes, venus de 40 pays et réunis à Tokyo, la semaine dernière. Ce partenariat commercial, selon les délégués, faciliterait la tâche aux compagnies de tabac souhaitant poursuivre en justice un pays qui leur aurait interdit des campagnes publicitaires ou d’autres mesures sanitaires visant à restreindre la vente de cigarettes ou d’autres produits dérivés de cette industrie.

Plusieurs grandes compagnies de tabac ont récemment poursuivi le gouvernement thaïlandais pour avoir augmenté la taille des avertissements de danger à la santé sur les boîtes de cigarettes, en passant de 55% à 85%.

« APACT a été créé afin de protéger l’Asie de l’Industrie du tabac, » a déclaré Kyoichi Miyasaki, secrétaire de cet ONG et membre de l’Eglise Adventiste. « Nous nous sommes engagés à poursuivre avec cet héritage que nous avons reçu afin de mettre un terme à cette épidémie de tabac qui sévit en Asie.

En fait, APACT avait été créé en 1989 dans le but de combattre les sanctions commerciales visant à promouvoir la libre vente des produits issus du tabac en Corée, au Japon, en Thaïlande et à Taïwan.

Depuis, l’organisation a œuvré afin d’endiguer ce flot de tabagisme vers les pays asiatiques en voie de développement en mettant sur pied des programmes anti-tabac agressifs, comprenant l’interdiction de fumer, des restrictions en ce qui concerne le droit de fumer dans les lieux publics et des programmes à caractères éducatifs et préventifs, selon les déclarations de Miyasaki.

Le fondateur d’APACT, le Dr. David Yen était partisan pour que soit exercé un contrôle sur le tabac dans la région et exerçait un lobby agressif en faveur d’une législation anti-tabac, a déclaré Miyasaki, au cours de son discours-programme, honorant ainsi le défunt leader.

Le Dr. Yen sollicitait fréquemment l’aide des acteurs ou d’autres célébrités afin de sensibiliser le public aux dangers du tabagisme. Une ces célébrités est Jackie Chan qui a joué dans une initiative anti-tabac, appelée « Strike Back Against Tobacco », en 2001.

L’acteur Jackie Chan, à gauche, au studio en compagnie du fondateur d’APACT, le Dr. David Yen, précurseur des contrôles anti-tabac, en Asie. Chan avait joué dans l’initiative anti-tabac du défunt Dr. Yen, intitulée « Strike Back Against Tobacco. »
L’acteur Jackie Chan, à gauche, au studio en compagnie du fondateur d’APACT, le Dr. David Yen, précurseur des contrôles anti-tabac, en Asie. Chan avait joué dans l’initiative anti-tabac du défunt Dr. Yen, intitulée « Strike Back Against Tobacco. »

Cependant, l’Asie reste un territoire empli de défis en ce qui concerne le contrôle du tabagisme selon les dires de Miyasaki et d’autres partisans. Alors que les pays développés durcissent leurs restrictions à l’encontre du tabagisme, les compagnies de tabac se concentrent de plus en plus sur les pays en voie de développement, où ils rencontrent moins de résistance. Les accords commerciaux qui qualifient le tabac comme étant une commodité légale rendent la tâche difficile aux petits pays souhaitant combattre ces efforts.

« Cet accord commercial Trans-Pacifique, » ne reconnaît pas le tabac comme étant un produit nocif ou ne fait aucune provision de régulation pour inciter les pays à réduire leur consommation de tabac, », c’est ce qui ressort d’une déclaration de « Campaign for Tobacco-Free Kids » émise la semaine dernière. « L’Industrie du tabac et ses alliés au sein des gouvernements utilisent de plus en plus les accords commerciaux et les investissements pour contrecarrer les mesures légitimes de contrôle anti-tabac.

Miyasaki est également de cet avis, faisant remarquer au passage que l’actuel parti politique au Japon n’est pas en faveur d’un contrôle anti-tabac. Mais malgré les nombreux défis, les défenseurs « peuvent avoir un impact considérable sur le gouvernement japonais, en démontrant combien de pays asiatiques ont été affectés de manière négative par l’industrie du tabac au Japon. »

L’Eglise Adventiste a été une des premières à prendre position contre le tabac. Aussi loin que 1848, la co-fondatrice de l’Eglise, Ellen G. White a écrit au sujet des risques  de santé encourus par la consommation du tabac. En Asie, l’Eglise continue à animer des programmes contre la dépendance à la cigarette et à gérer des cliniques contre le tabagisme. Miyasaki qui a précédemment servi en tant que directeur du département santé pour l’Eglise Adventiste, au Japon, a été le moteur de certains de ces efforts.

Le Dr. Peter Landless, directeur du département santé pour l’Eglise Adventiste Mondiale, a participé à la conférence d’APACT et a félicité Miyasaki pour ses décennies consacrées à la tempérance et à la lutte contre le tabac, dans la région.

« Cet événement et le rôle de dirigeant d’un adventiste dans la lutte contre le tabac dans cette région pleine de défis est une nouvelle de taille, a déclaré Landless. « On reproche souvent à notre église et à ses membres d’avoir perdu notre vision en ce qui concerne la lutte contre le tabagisme ; voilà ce qui vient prouver le contraire. »