Malgré les prévisions de pluie, selon la police militaire, environ 15 000 personnes se sont rassemblées le long de l'Avenida Paulista, à São Paulo, au Brésil, le 26 août 2023, pour une marche de sensibilisation et de lutte contre la violence obstétrique. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet "Quebrando o Silêncio" (Briser le silence), promu chaque année par l'Église adventiste du septième jour en Amérique du Sud.
L'action a impliqué la participation d'adventistes de tout l'État de São Paulo. Promue par le département du ministère des femmes de l'Union centrale du Brésil (UCB), la manifestation comprenait également la participation du groupe d'enfants Turma do Nosso Amiguinho (La classe de notre petit ami), une fanfare jouée par les explorateurs, la distribution de magazines et de brochures expliquant les abus et les mauvais traitements dans les maternités, ainsi que la présence de dirigeants civils et ecclésiastiques.
Le parcours de près d'un kilomètre commençait près de la station de métro Trianon Masp et se terminait à la station TV Gazeta.
Sensibilisation et soutien
Coordonnée par le professeur Telma Brenha, directrice des ministères des femmes de l'État de São Paulo, la marche avait pour but de sensibiliser le public à l'« accouchement (a)normal », thème de cette 21e édition du projet qui, chaque année, travaille sur un sujet visant à lutter contre la violence qui touche les groupes les plus vulnérables de la société, tels que les femmes, les enfants et les personnes âgées. L'objectif global du projet est de faire comprendre que chaque cycle de violence doit être brisé et de donner aux victimes un soutien et une voix.
Au Brésil, selon une étude de la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz), la violence obstétrique touche 36 % des femmes, qu'elles travaillent dans le secteur public ou privé. Une autre enquête, menée par la fondation Perseu Abramo, montre qu'une femme sur quatre a subi une forme ou une autre de violence à la maternité.
Selon Mme Brenha, la violence obstétrique est un sujet sensible qui n'est guère abordé. « Cette question est importante car nous devons sensibiliser les gens à l'existence de ce type de violence, qui se produit souvent de manière voilée, et les informer que les femmes ont des droits qui doivent être respectés. Nous avons choisi l'Avenida Paulista pour cette action parce que c'est le cœur de São Paulo et que nous pouvons toucher plus de monde », explique le professeur.
C'est la deuxième fois que l'Avenida Paulista devient le théâtre des actions anti-violence organisées dans le cadre du projet. En 2022, Quebrando o Silêncio s'est attaqué au problème de la violence psychologique et a rassemblé 10 000 personnes au même endroit.
Quatrième samedi d'août
En octobre 2019, la journée de la campagne « Briser le silence » est entrée dans le calendrier officiel de l'État de São Paulo par la loi 17.186/2019, qui a fait du dernier samedi du mois d'août le jour consacré à la célébration du projet.
Il s’agit d’une initiative de l'Église adventiste du septième jour, promue depuis 2002 dans huit pays d'Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Bolivie, Chili, Équateur, Paraguay, Pérou et Uruguay). Le projet est mené tout au long de l'année, mais l'une de ses principales actions a toujours lieu le quatrième samedi du mois d'août, avec des actions de sensibilisation sociale visant à renforcer l'importance de la dénonciation des actes de maltraitance et d'agression.
Visite de l'État de São Paulo
Découvrez comment certaines des actions de « Briser le silence » ont été menées à travers São Paulo :
Fédération du sud-ouest de São Paulo (APSo)
Dans la région sud-ouest de l'État, les adventistes se sont impliqués dans « Briser le silence ». Outre les marches, un forum de discussion sur la violence obstétrique a été organisé avec des professionnels de la santé et du droit. A Hortolândia, le dimanche 27 août, la quatrième édition de la course de sensibilisation au projet a réuni plus de 300 personnes.
Fédération de São Paulo (AP)
À Ibiúna, environ 500 personnes sont descendues dans la rue. La plupart des 80 000 habitants de la ville vivent dans des zones rurales. L'objectif de la marche était de sensibiliser ces habitants aux droits des femmes en matière de maternité.
Fédération de São Paulo Sud (APS)
Dans la région sud, les adventistes ont participé à diverses activités. Il y a eu une fanfare et la distribution de magazines et de dépliants sur le projet, ainsi que la diffusion déterminée de chaînes de reportage sur les femmes qui ont été et sont victimes de violences obstétricales.
Fédération de São Paulo Est (APL)
À Cajamar, des centaines de personnes ont participé à une marche organisée par l'Église adventiste, avec le soutien de la mairie locale. À la fin du parcours, les participants se sont rassemblés pour assister à un service spécial et à des conférences données par des professionnels de la santé et des dirigeants communautaires.
Fédération du sud-est de São Paulo (APSe)
Dans la région du sud-est, de nombreuses églises sont également descendues dans la rue pour promouvoir « Briser le silence ». À Diadema, la marche a duré une heure et s'est terminée sur la place centrale de la ville où une scène avait été montée. L'action comprenait également la participation des explorateurs et des aventuriers.
Fédération de la vallée de São Paulo (APV)
Il en est de même dans la région de la vallée de Paraíba. Des bénévoles des 280 congrégations adventistes du territoire ont distribué des magazines et des brochures dans les rues de la ville et dans les magasins locaux. Pour les habitants du territoire, un mini-documentaire a été réalisé pour les sensibiliser (voir ici).
Fédération centrale de São Paulo (APaC)
Les actions du projet ont été mises en valeur dans les médias locaux de la région centrale de l'État, avec des émissions en direct sur la radio Jovem Pan. L'église adventiste de Rio Claro, avec le soutien des ministères des femmes, a également participé à une interview radio et a invité les gens à connaître « Briser le silence ».
Fédération de São Paulo Ouest (APO)
À Presidente Prudente, dans l'ouest de São Paulo, une unité de santé de base (UBS) a contribué à la promotion de « Briser le silence ». Des femmes enceintes et en post-partum (femmes ayant récemment accouché) ont assisté à une conférence sur la violence obstétrique. En écoutant les informations, l'une des participantes a découvert qu'elle avait subi des violences pendant l'accouchement et a fait part de son expérience. Elle a également déclaré qu'après avoir tiré des enseignements de la conférence, elle ne se permettrait pas de revivre une telle expérience. À la fin de la réunion, chaque participante a reçu un kit de maternité.
Sur le site officiel du projet, vous pouvez trouver les thèmes mis en avant les années précédentes, ainsi que du matériel d'information qui aide à promouvoir la lutte contre les différents types de violence.
La version originale de cet article a été publiée en portugais sur le site de la Division sud-américaine.